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Airbags Takata : Toyota, Volkswagen et BMW sous enquête en France pour mise en danger et tromperie aggravée

Après Stellantis, dont le principal actionnaire est Exor, la holding de la famille Agneli habituée des réunions du groupe Bilderberg, Toyota, Volkswagen et BMW, trois groupes membres du Forum économique mondial, sont désormais visés par des juges français pour leur gestion des airbags Takata, responsables d’explosions mortelles. Les magistrats cherchent à établir ce que les marques savaient, et pourquoi les rappels n’ont pas été déclenchés plus tôt malgré des alertes connues depuis plus de dix ans.

Le scandale des airbags Takata prend une ampleur judiciaire inédite en France. Toyota, Volkswagen et BMW rejoignent Stellantis dans le viseur des juges d’instruction, en raison de leur gestion jugée tardive du remplacement de ces dispositifs défectueux. Vendredi 14 novembre, le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris a confirmé l’ouverture d’enquêtes visant ces trois géants de l’automobile mondiale, soupçonnés d’avoir laissé circuler des millions de véhicules équipés d’airbags susceptibles d’exploser.

À l’origine de cette extension spectaculaire, les plaintes de propriétaires soutenus par UFC-Que choisir, ainsi que l’action collective menée par l’avocat Christophe Lèguevaques. Celui-ci évoque « un dossier immense, peut-être le dossier du siècle », tant les conséquences sont vastes : selon ses estimations, 2,5 millions de conducteurs pourraient être concernés rien qu’en France. Une réunion en ligne tenue la veille a d’ailleurs amorcé l’élargissement de son action judiciaire aux trois nouvelles marques désormais impliquées.

L’affaire a pris un tournant décisif au printemps, lorsque le parquet a ouvert une première information judiciaire visant Stellantis pour mise en danger de la vie d’autrui. En juillet, celle-ci a été élargie à trois homicides involontaires, à la suite d’explosions mortelles d’airbags dans des Citroën C3 en Martinique en décembre 2021, dans les Hautes-Pyrénées en novembre 2023 et dans la Marne en juin 2024. Les trois nouvelles enquêtes, déclenchées après une seconde plainte d’UFC-Que choisir déposée en mai, reposent sur des accusations lourdes : pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui.

Pour les avocats des victimes, les constructeurs connaissaient les risques depuis longtemps. « Ils ont fait les autruches pendant dix ans », accuse Me Charles-Henri Coppet, qui défend onze familles de victimes décédées et quatorze blessés. À ses yeux, les marques savaient qu’elles avaient équipé leurs véhicules de ces airbags Takata, dont le fabricant a depuis déposé le bilan, mais elles ont tardé à déclencher des rappels massifs. Le nitrate d’ammonium utilisé pour le déclenchement, instable, devient particulièrement dangereux dans les climats chauds ou humides, conduisant à des explosions d’une violence extrême.

Les juges vont également examiner le rôle de l’administration, soupçonnée d’avoir réagi trop lentement. Une source proche du dossier évoque la nécessité de comprendre « ce qui a été fait en interne dès lors que les constructeurs ont été informés des problèmes ». Me Coppet estime que les autorités publiques ont été « dépendantes des informations fournies par les marques », qui auraient mis le régulateur « sous œillères ». Les constructeurs assurent aujourd’hui remplacer les airbags à un rythme soutenu, ce dont l’avocat doute ouvertement, appelant à un contrôle administratif beaucoup plus strict.

En France, 1,7 million de véhicules restent actuellement frappés d’un rappel « stop drive », qui impose de ne plus les utiliser avant le remplacement gratuit des dispositifs. Ce rappel massif entraîne des immobilisations forcées, parfois longues, et une baisse de la valeur des véhicules concernés, nourrissant les actions collectives en cours. À l’échelle mondiale, les airbags Takata ont provoqué des dizaines de morts et des centaines de blessés. Aux États-Unis, pays le plus touché, les constructeurs ont déjà versé 1,5 milliard de dollars d’indemnisations.

En Europe, Citroën, marque du groupe Stellantis a été la marque la plus touchée, mais on se demande comme cela a été possible alors que Carlos Tavarez ancien président du groupe avait présidé Honda Amérique, une autre marque liée au FEM, qui avait déjà connu ce problème des années auparavant.

En France, le bilan officiel s’élève à 18 morts et 25 blessés, majoritairement outre-mer, où le climat accélère la dégradation des charges explosives. À La Réunion, un distributeur BMW a même été mis en examen en mars pour blessures involontaires, signe que le volet pénal se structure également au niveau local. Plusieurs sources indiquent que d’autres constructeurs pourraient bientôt être visés, preuve que le scandale Takata n’a pas encore livré toutes ses ramifications.

Sources :

Le Monde – « Airbags Takata : Toyota, Volkswagen et BMW visés par une enquête en France pour mise en danger et tromperie aggravée » (14 novembre 2025) – lien.

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