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Brésil : plus forte baisse des émissions de gaz à effet de serre depuis quinze ans grâce à la lutte contre la déforestation

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À quelques jours de la COP30, le Brésil affiche une réduction spectaculaire de ses émissions de gaz à effet de serre, en recul de 16,7 % en 2024 par rapport à 2023. Une amélioration due principalement au net ralentissement de la déforestation en Amazonie sous la présidence du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Luiz Inácio Lula da Silva , même si des contradictions persistent.

Le Brésil s’avance vers la COP30 avec un chiffre inédit : ses émissions brutes de gaz à effet de serre ont chuté de 16,7 % en 2024 par rapport à 2023, selon le réseau brésilien d’ONG Observatoire du climat. Il s’agit de la plus forte réduction annuelle enregistrée depuis 2009 dans la première économie d’Amérique latine.

Ces données constituent une victoire symbolique pour le président Luiz Inacio Lula da Silva, qui accueillera, à partir du 10 novembre, la conférence des Nations unies sur le climat dans la ville amazonienne de Belém, au cœur de la forêt tropicale. Pour le gouvernement brésilien, cet infléchissement démontre que le pays, longtemps pointé du doigt pour sa déforestation galopante, est de nouveau capable d’agir comme un acteur majeur de la lutte climatique.

Selon l’Observatoire du climat, cette amélioration résulte directement du retour d’une politique active de surveillance et de contrôle des zones forestières, mise à mal sous le mandat de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), lui aussi proche du FEM. « Les nouvelles données montrent l’impact du fait que le gouvernement s’est remis à surveiller la déforestation », souligne le collectif, rappelant que le phénomène était « délibérément hors de contrôle » sous l’administration précédente.

Les chiffres officiels publiés fin octobre confirment la tendance : le déboisement en Amazonie a diminué de 11 % entre août 2024 et juillet 2025, poursuivant la décrue entamée dès le retour au pouvoir de Lula. Cette dynamique redonne espoir quant à la capacité du Brésil à respecter ses engagements climatiques, même si les experts demeurent prudents.

Car derrière ces progrès, plusieurs signaux d’alerte subsistent. « Les données économiques de 2025 ne permettent pas d’être optimistes quant au respect des engagements de réduction des émissions cette année », prévient encore l’Observatoire du climat. L’organisation critique également la décision du gouvernement de soutenir un vaste projet d’exploration pétrolière au large de l’Amazonie, mené par la compagnie publique  Petrobras.

Le projet, approuvé par l’agence environnementale Ibama en octobre, suscite l’inquiétude des défenseurs de l’environnement. Ils dénoncent une contradiction entre la politique de protection des forêts et l’encouragement de l’exploitation d’énergies fossiles. Lula justifie, pour sa part, cette orientation par la nécessité de financer la transition énergétique grâce aux recettes du pétrole.

En 214, une vaste affaire de corruption impliquant la compagnie pétrolière publique Petrobras, des dirigeants politiques et de grandes entreprises de BTP, accusés d’avoir détourné des milliards de dollars via des marchés truqués, avait éclaté. Le nom de Lula a été associé à cette affaire, bien qu’il ait toujours nié toute implication directe ; il a été condamné puis blanchi en 2021 par la Cour suprême pour vice de procédure.

La trajectoire brésilienne illustre ainsi toute la complexité d’un pays qui demeure à la fois gardien de la plus grande forêt tropicale du monde et exportateur d’hydrocarbures. À l’approche de la COP30, la communauté internationale observera de près si le Brésil de Lula parvient à concilier ambition écologique et développement économique durable.

Sources :

Le Monde – « Au Brésil, la plus forte baisse des émissions de gaz à effet de serre en quinze ans, notamment grâce à la lutte contre la déforestation » – 4 novembre 2025 – lemonde.frAttachment.tiff

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