Invitée du Grand Jury RTL – Public Sénat – Le Figaro – M6, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a exhorté ce dimanche 2 novembre les parlementaires à trouver un compromis sur le budget 2026. Dans un climat politique fragile, elle défend un équilibre entre dialogue et responsabilité, multiplie les appels du pied aux Républicains et surtout aux socialistes, quitte à nier certaines évidences.
Alors que l’examen du budget 2026 se poursuit à l’Assemblée nationale, la porte-parole du gouvernement a appelé les forces politiques, notamment les Socialistes et Les Républicains, à « faire preuve de bonne volonté jusqu’au bout » afin d’éviter un blocage institutionnel.
« Personne ne peut faire comme s’il y avait une majorité absolue à l’Assemblée nationale », a-t-elle rappelé, soulignant la fragilité politique dans laquelle évolue l’exécutif depuis dix-huit mois. « Le gouvernement est à la disposition du Parlement, il est sous la tutelle des 577 députés », a-t-elle insisté, défendant un fonctionnement parlementaire fondé sur la discussion et le compromis plutôt que sur l’affrontement.
Dans un contexte de tensions politiques exacerbées, marqué par la crainte d’une nouvelle motion de censure, le gouvernement multiplie les gestes d’ouverture envers la gauche. Suspension de la réforme des retraites, surtaxe exceptionnelle sur les grandes entreprises, dégel des pensions de retraite : autant de signaux adressés au Parti socialiste pour obtenir un vote favorable ou au moins une abstention constructive.
« Je ne demande pas aux socialistes de devenir macronistes, ni aux Républicains de devenir socialistes », a précisé Maud Bregeon. « Ce que nous disons, c’est que les Français nous ont imposé une Assemblée où chacun doit faire un pas vers l’autre. » Une déclaration qui résume la ligne de conduite du gouvernement Lecornu, désireux de montrer qu’il entend gouverner autrement qu’à coups de 49.3.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est d’ailleurs engagé à ne pas utiliser cet outil constitutionnel décrié. « Quand on l’utilise, on nous taxe d’autoritarisme ; quand on ne l’utilise pas, on nous reproche de manquer de contrôle », a ironisé Maud Bregeon.
Pour l’exécutif, l’enjeu dépasse le cadre budgétaire : il s’agit de restaurer la confiance dans le débat parlementaire, ébranlée par des mois de tensions et de défiance mutuelle. La porte-parole a salué le travail des députés « de très grande qualité », regrettant le contraste entre « les déclarations incendiaires » relayées par la presse et « la réalité du dialogue en commission ».
Mais du côté des Socialistes, la méfiance demeure. Olivier Faure et Boris Vallaud ont fait savoir qu’ils maintenaient leurs exigences, notamment le maintien de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités, jugeant que « le compte n’y est pas encore ». Le gouvernement, lui, estime avoir « trouvé un bon équilibre » entre responsabilité budgétaire et justice sociale.
« Le budget que nous étudions aujourd’hui, ce n’est plus le budget Bayrou », a affirmé Maud Bregeon. Une manière de signifier que les concessions et les ajustements opérés ces dernières semaines traduisent une volonté d’écoute. Selon elle, « C’est compliqué les compromis, mais c’est la seule voie pour respecter le vote des Français. »
Bregeon a même été jusqu’à démentir que » l’objectif du marconisme était de protéger les grandes entreprises et les grands de ce monde ». « Nous aussi on veut protéger le français les plus modestes, on veut protéger les retraités. »
À défaut d’union nationale, Maud Bregeon plaide pour un sursaut collectif : celui du dialogue démocratique, au service d’un budget dont la France ne peut se passer au 31 décembre, quitte à nier certaines réalités.
Sources :
RTL – « Budget 2026 : Maud Bregeon appelle Socialistes et LR à faire preuve de bonne volonté jusqu’au bout » – 2 novembre 2025