Dans une interview incendiaire publiée dans De Morgen le 27 octobre dernier, le ministre belge de la Défense, Théo Francken, a assuré que toute attaque contre Bruxelles déclencherait une riposte qui « rayerait Moscou de la carte ». Les propos ont provoqué une réaction virulente de Moscou, incarnée par Dmitri Medvedev, et surviennent au moment où la Russie annonce le test d’armes nucléaires de nouvelle génération.
Les mots ont cette fois-ci pris le pas sur les actes. Interrogé par le quotidien flamand De Morgen sur le risque d’une attaque contre Bruxelles, Théo Francken a répondu sans ambiguïté : frapper une capitale d’un membre de l’OTAN « toucherait le cœur de l’Alliance » et « alors nous raserions Moscou ». Ce ton résolu s’inscrivait dans un entretien plus large sur la dissuasion, les menaces hybrides et l’état des défenses européennes.
La déclaration ne s’est pas faite dans le vide médiatique : elle coïncide avec les annonces russes récentes concernant des essais d’armes à propulsion nucléaire — notamment le drone sous-marin « Poseidon » — présentés par Moscou comme un saut qualitatif dans l’armement stratégique. Ces annonces ont ravivé les craintes d’une nouvelle phase de postures nucléaires, fournissant à Francken et à ses détracteurs un contexte particulièrement inflammable.
La riposte russe a été immédiate et personnelle. Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe et figure vocale de la ligne dure au Kremlin, a moqué Francken sur le réseau X en le traitant « d’imbécile » et en se félicitant du succès annoncé des essais russes ; à une suggestion d’un internaute d’« essayer » une arme sur la Belgique, Medvedev a répliqué, dans un registre tout aussi menaçant : « Alors la Belgique disparaîtra ». Ces échanges publics traduisent une escalade verbale qui inquiète les diplomates et les militaires européens.
Dans son interview, Francken a également souligné que: la Russie a massivement augmenté sa production d’armements et « son économie de guerre tourne à plein régime », tandis que l’Europe manque, selon lui, d’un commandement central et d’une coordination militaire à la hauteur des défis.
Sources :
- De Morgen – Entretien avec Théo Francken – 29 octobre 2025.
- The Brussels Times – « If Brussels is attacked, Moscow will be flattened, says Belgian defence minister » – 29 octobre 2025.
- Reuters – « Russia tests nuclear-capable Poseidon super torpedo, Putin says » – 29 octobre 2025.
- Brussels Signal – « Ex-Russian president Medvedev calls Belgian defence minister an ‘imbecile’ » – 30 octobre 2025.
- RTL Belgique – « L’ex-président russe traite Théo Francken d’‘imbécile’ et menace notre pays » – 30 octobre 2025.