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Vladimir Poutine. Photo : @Kremlin.ru

Sanctions américaines contre la Russie : Poutine dénonce un “acte de guerre” et menace de riposter

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Les nouvelles sanctions imposées par Washington contre Rosneft et Loukoïl, piliers de l’industrie pétrolière russe, ont provoqué une réaction virulente du Kremlin. Vladimir Poutine a qualifié ces mesures d’« acte hostile » et certains médias russes y voient un véritable « acte de guerre ». Moscou promet de ne pas plier, tandis que l’Union européenne prépare à son tour un nouveau train de sanctions.

Le 23 octobre 2025, la tension est montée d’un cran entre Washington et Moscou. La Maison-Blanche a annoncé des sanctions visant directement les deux plus grands producteurs de pétrole russes, Rosneft et Loukoïl, gelant leurs avoirs aux États-Unis et interdisant toute transaction avec les entreprises américaines. Ce coup dur pour l’économie russe touche le cœur de sa machine de guerre : les revenus énergétiques.

Dans la foulée, Bruxelles a dévoilé un dix-neuvième paquet de mesures à l’encontre de la Russie, confirmant la coordination occidentale. Ces nouvelles sanctions européennes visent à restreindre davantage les flux financiers, les importations et exportations, y compris dans les secteurs de la finance numérique et des biens manufacturés. À Sofia, la dépendance énergétique de la Bulgarie à Lukoil a immédiatement suscité une réunion de crise : le gouvernement bulgare tente de rassurer la population sur la continuité de l’approvisionnement en carburant, tout en se conformant aux règles américaines.

Mais c’est la réaction russe qui retient l’attention. Dans les médias proches du pouvoir, la tonalité est unanime : ces sanctions sont perçues comme un affront direct. Le site Vzgliad parle de « sanctions les plus sévères jamais imposées », tandis que Moskovski Komsomolets évoque un « acte de guerre » et la « fin des illusions » sur la possibilité d’un rapprochement avec Washington. Selon ce journal, la classe dirigeante russe la plus “occidentalisée” aurait nourri à tort l’espoir d’un apaisement sous la présidence Trump.

Face à cette escalade verbale, Vladimir Poutine s’est exprimé dès le lendemain, dénonçant un « acte hostile » tout en appelant à maintenir un « dialogue sérieux sur le long terme ». « Aucun pays qui se respecte n’agit sous la contrainte », a-t-il martelé, tout en avertissant que la fourniture éventuelle de missiles américains à Kiev entraînerait une réponse « dévastatrice » de la Russie.

Les médias russes se sont empressés de relayer ce durcissement de ton. Komsomolskaïa Pravda a salué la fermeté du président, tandis qu’Izvestia et Current Time ont noté un changement de registre inhabituel chez le chef du Kremlin, d’ordinaire plus réservé face à son homologue américain. En revanche, les sanctions européennes ont été accueillies avec ironie à Moscou : le quotidien économique Vedomosti a relevé que le Kremlin n’avait retenu de ces mesures que l’interdiction d’importer des « cuvettes de WC, bidets et lavabos ».

Interrogé sur ce point, Vladimir Poutine a ironisé : « Les Européens devraient garder leurs toilettes, elles leur seront plus utiles s’ils continuent leur politique actuelle. » Une sortie sarcastique qui a fait les gros titres des journaux russes, symbole d’un climat où l’ironie se mêle à la tension géopolitique.

En Russie, le mot d’ordre est désormais clair : résister à l’« agression économique » occidentale. Et dans cette guerre des nerfs, le pétrole redevient, comme souvent, une arme politique autant qu’un enjeu vital.

Sources :

Courrier International – “Vu de Russie. ‘Un acte de guerre’ : Moscou hausse le ton contre les dernières sanctions américaines” – 24 octobre 2025

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