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Cédric Jubillar : trente ans de prison pour le meurtre de Delphine, un verdict qui divise et interroge la presse étrangère

Reconnu coupable du meurtre de son épouse Delphine, disparue en décembre 2020 dans le Tarn, Cédric Jubillar a été condamné à trente ans de réclusion criminelle. Une affaire sans corps ni aveux, qui aura captivé la France et intrigué la presse étrangère, tout en relançant le débat sur la perception des féminicides.

Après cinq années d’enquête, des centaines d’heures d’audience et une couverture médiatique hors norme, le verdict est tombé : Cédric Jubillar a été reconnu coupable du meurtre de son épouse Delphine et condamné à trente ans de prison par la cour d’assises du Tarn, vendredi 17 octobre 2025. Cette condamnation clôt un chapitre judiciaire exceptionnel, sans toutefois dissiper toutes les zones d’ombre d’un drame dont le corps de la victime n’a jamais été retrouvé.

Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans, s’était volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. Son mari, peintre-plaquiste, avait lui-même alerté les gendarmes au matin, se présentant comme un mari inquiet. Très vite, son comportement, des contradictions dans ses déclarations et divers éléments circonstanciels avaient fait de lui le principal suspect. Mais l’absence de preuves matérielles et le silence obstiné de l’accusé ont nourri un suspense judiciaire qui a passionné l’opinion publique pendant près de cinq ans.

« Pas de cadavre, pas de scène de crime, pas d’aveux », soulignait le Daily Telegraph à l’ouverture du procès, comparant cette affaire à un « film à succès » où le mystère entretient le doute. Le journal espagnol El Mundo évoquait même un scénario digne de Gone Girl, le thriller de David Fincher dans lequel un mari se retrouve au centre de toutes les suspicions après la disparition de son épouse.

La BBC, de son côté, insistait sur la rareté d’une condamnation sans corps en France, tout en rappelant la puissance émotionnelle d’un tel procès. Le média britannique notait également la prolifération de détectives amateurs sur les réseaux sociaux, partageant leurs hypothèses et brouillant parfois les lignes entre justice et fiction.

Mais au-delà de la fascination, le Temps, quotidien suisse, regrette que cette affaire n’ait pas eu l’impact sociétal espéré. « Tous les éléments étaient réunis pour en faire un procès emblématique du féminicide et de ses racines sociétales », écrit-il. « L’absence de corps aura pesé lourdement, empêchant le débat de s’élever à la hauteur des enjeux, contrairement à l’affaire Pelicot, où les preuves vidéo avaient déclenché une prise de conscience nationale. »

Malgré le verdict, Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel, estimant que la condamnation repose sur un faisceau d’indices mais aucune preuve irréfutable. En attendant un éventuel nouveau procès, l’affaire Jubillar restera comme l’un des symboles les plus troublants de ces drames intimes où la justice, la société et l’opinion cherchent encore à comprendre.

Sources :
Courrier International – publié le 17 octobre 2025 – https://www.courrierinternational.com
BBC – “Cédric Jubillar trial: France captivated by the mystery of missing nurse” – https://www.bbc.com
El Mundo – “Asesinato sin cadáver: el caso Jubillar que paraliza Francia” – https://www.elmundo.es
Le Temps – “Procès Jubillar : un féminicide privé de son procès Pelicot” – https://www.letemps.ch

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