Dans le cadre du cessez-le-feu conclu à Gaza, Israël a procédé lundi à la libération de 1 968 prisonniers palestiniens en échange des 20 derniers otages israéliens encore vivants. Un échange massif, salué comme une “victoire nationale” par le Hamas, mais accueilli avec prudence par une partie de l’opinion israélienne.
C’est l’un des gestes les plus spectaculaires du processus de paix engagé entre Israël et le Hamas. Lundi 13 octobre, l’administration pénitentiaire israélienne a annoncé la libération de 1 968 prisonniers palestiniens dans le cadre de l’accord conclu avec le mouvement islamiste, en échange de la libération des 20 derniers otages vivants retenus à Gaza depuis plus de deux ans.
“L’administration pénitentiaire israélienne a procédé à la libération des terroristes emprisonnés conformément à l’accord de retour des otages”, indique un communiqué officiel cité par les médias israéliens.
Selon ce document, les détenus ont été libérés depuis la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, vers Jérusalem-Est et plusieurs localités palestiniennes, ainsi que depuis la prison de Ktziot, dans le sud d’Israël, en direction de la bande de Gaza. Les autorités précisent que la liste des prisonniers relâchés inclut des personnes condamnées pour des faits de violences, mais aussi des détenus administratifs, non jugés.
Une “victoire nationale” pour le Hamas
À Gaza, la libération des prisonniers a donné lieu à des scènes de liesse. Dans un communiqué, le Hamas a salué une “réussite nationale” et une “étape importante dans la lutte du peuple palestinien”.
“La libération des prisonniers est une victoire sur le chemin de la libération totale”, affirme le texte, repris par les médias proches du mouvement.
L’organisation islamiste, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, voit dans cet échange une reconnaissance de son rôle politique et militaire face à Israël. Pour beaucoup de Palestiniens, la libération de prisonniers symbolise la résistance et la continuité du combat national.
Retour des otages et fin d’un cycle
Dans le même temps, les 20 derniers otages israéliens vivants sont arrivés en Israël lundi après-midi, transférés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’opération, coordonnée sous supervision internationale, marque la fin d’un processus d’échanges entamé à la suite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, négocié avec la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis.
Le Hamas a également remis deux corps d’otages décédés, tandis que deux autres dépouilles devaient être restituées dans la soirée. Les familles des victimes ont salué la libération des survivants, tout en appelant à “ne pas oublier ceux qui ne reviendront pas”.
Un échange sans précédent
Avec près de 2 000 détenus libérés, cet échange figure parmi les plus importants depuis l’accord Gilad Shalit en 2011, qui avait conduit à la libération de 1 027 prisonniers palestiniens contre celle d’un seul soldat israélien.
Mais cette fois, la portée est avant tout politique : le geste s’inscrit dans la mise en œuvre du plan de paix de Donald Trump, dont la deuxième phase prévoit une pacification durable de Gaza et une réintégration progressive de l’Autorité palestinienne dans la gestion de l’enclave.
Sources :
- Courrier international – 14 octobre 2025 – courrierinternational.com
- Times of Israel – “Israel frees 1,968 Palestinian prisoners in exchange for hostages” – 13 octobre 2025 – timesofisrael.com
- Al Jazeera – “Hamas calls prisoner release a ‘national achievement’” – 13 octobre 2025 – aljazeera.com
- Reuters – “Israel, Hamas complete major prisoner-hostage swap under ceasefire deal” – 13 octobre 2025 – reuters.com