Donald Trump a reconnu les limites de sa politique initiale envers la guerre en Ukraine, dévoilant ce lundi 14 juillet un tournant majeur à la Maison‑Blanche. Il propose la livraison de systèmes de défense Patriot à Kiev via l’OTAN, financée par les alliés européens, et menace la Russie et ses partenaires commerciaux de surtaxes douanières de 100 % si la paix n’est pas conclue d’ici cinquante jours.
Depuis son retour à la tête des États‑Unis, Donald Trump misait sur un rapprochement discret avec Vladimir Poutine, espérant hâter une résolution du conflit ukrainien ; un échec que le président a finalement admis cet été. Lors d’une conférence commune avec Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, le 14 juillet dans le Bureau ovale, il a annoncé deux mesures majeures : une livraison imminente d’armements – notamment des systèmes de défense aérienne Patriot – à Kiev, orchestrée via l’Alliance atlantique, et l’imposition de taxes punitives de 100 % sur les importations de Russie et de ses partenaires commerciaux, à moins qu’un cessez‑le‑feu ne soit conclu dans les cinquante prochains jours.
Le mécanisme envisagé appelle les pays européens à acquérir du matériel américain pour le transférer directement à l’Ukraine, les États‑Unis ne supportant aucun coût pour leurs contribuables. Selon Trump et Rutte, l’efficacité est le mot d’ordre . Il sera “ rapidement distribué sur le champ de bataille ” par les alliés déjà engagés . Une solution qui vise à contourner les blocages internes américains tout en renforçant l’aide à Kiev.
En parallèle, les sanctions annoncées visent Moscow et, de façon indirecte, les nations qui continuent de commercer avec la Russie, notamment les importations énergétiques. Trump a justifié cet ultimatum : “le commerce est très utile pour régler les guerres”, indiquant que ces surtaxes entreront en vigueur si aucun accord n’est obtenu avant la mi‑septembre.
Cette volte-face constitue un changement notable dans le discours du président, qui s’était récemment dit “ déçu ” par Poutine : “ après chaque appel, des missiles tombaient sur Kiev… parler ne sert à rien ”, a‑t‑il confié, reconnaissant l’inutilité de la diplomatie seule face à la réalité des bombardements .
Volodymyr Zelensky s’est déclaré “ reconnaissant ” pour cette inflexion, qui offre un nouveau souffle à la défense ukrainienne et à l’espoir d’un accord de paix, tout en soulignant la précarité d’un cessez‑le‑feu temporaire laissé en suspens par la lenteur des négociations
Cependant, ce plan suscite des questionnements quant à son calendrier et son efficacité. L’ultimatum des cinquante jours accordés à Moscou est perçu par plusieurs observateurs, notamment au sein de l’Union européenne et des réseaux sociaux ukrainiens, comme un délai trop long : “ cinquante jours de bombardements gagnés par la Russie ”, dénoncent certains . Pour la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, cette période est très longue, alors que l’offensive russe se poursuit .
Trump s’est toutefois refusé à qualifier Poutine “ d’assassin ”, soulignant qu’il ne s’agit pas “ de la guerre de Trump ”, mais de celle “ de Biden et d’autres ”, s’inscrivant ainsi dans une stratégie de pression sans désignation frontale du Kremlin.
Ce revirement intervient dans un contexte où l’architecture transatlantique – et notamment l’engagement militaire européen – est appelée à assumer un rôle plus actif. L’administration Trump mise sur une Europe forte, capable de financer l’effort militaire sur son sol, quitte à redéfinir les équilibres du leadership occidental .
Sources : Cadena SER, Le Monde.fr, Le Monde.fr, The Times, Le Monde.fr, Courrier international, Wikipédia, Le Monde.fr, Wikipédia, Wikipédia, Le Monde.fr, Wikipédia.