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Éric Ciotti. photo : @EPP

Éric Ciotti appelle les LR à tourner « la page du macronisme » et à rejoindre l’union des droites avec le RN

Dans une lettre adressée aux élus Les Républicains, Éric Ciotti exhorte ses anciens collègues à refuser toute participation au gouvernement Lecornu II et à rejoindre l’alliance UDR–RN. L’ex-président du parti plaide pour une « union des droites » destinée, selon lui, à « balayer le macronisme » et à « préparer la grande alternance ».

C’est un appel solennel, presque historique, que lance Éric Ciotti à la droite française. Dans une longue lettre adressée ce 11 octobre 2025 aux élus et cadres des Républicains, l’ancien président du parti, désormais à la tête de l’Union des Droites Républicaines (UDR), invite ses anciens camarades à « tourner la page du macronisme ». Un texte où l’ex-député des Alpes-Maritimes tente de rallier à lui ceux qu’il qualifie de « compagnons de route », dans une entreprise d’unification politique avec le Rassemblement national.

Rappelant son parcours au sein de la droite gaulliste, de l’UMP aux Républicains, Éric Ciotti revendique son héritage politique et ses fidélités passées : « Fidèle au président Sarkozy, fidèle jusqu’au dernier moment à François Fillon », écrit-il. Ce rappel du passé précède une dénonciation virulente du chef de l’État. Emmanuel Macron, affirme-t-il, « est en train de mettre à mort la Vème République bâtie par le génie du général de Gaulle ».

Selon lui, le président, « déchu par les Français et rejeté par ses propres troupes », tente de se maintenir au pouvoir « quitte à bâtir une alliance à gauche ». Une stratégie que Ciotti juge « inacceptable ». Le ton se fait ensuite plus offensif : « Nous vivons la pire crise politique depuis la guerre d’Algérie », écrit-il, appelant à « des changements profonds du paysage politique ».

Une main tendue à la droite LR

Éric Ciotti revendique sa « main tendue » aux élus restés chez Les Républicains. Il se dit convaincu que « le macronisme est une impasse historique » et que son effondrement « ne doit pas être celui de la France ». Citant l’exemple de 1958 et du retour au pouvoir du général de Gaulle, il se place dans la filiation d’un « sursaut national ».

À travers son appel, Ciotti invite ses anciens collègues à rejoindre l’UDR pour « préparer l’alliance des droites et la grande alternance ». Il évoque une « union des patriotes » capable, selon lui, de recueillir plus de 50 % des voix dès le premier tour en cas de législatives anticipées.

Vers une alliance assumée avec le RN

Éric Ciotti ne cache plus son rapprochement avec le Rassemblement national. « Je sais que pour certains une alliance avec le RN n’est ni naturelle ni facile », reconnaît-il, avant de justifier sa position : « Sur l’immigration, la sécurité, la lutte contre l’assistanat ou la fiscalité, nos convergences sont évidentes. » Il assure que les votes des groupes UDR et RN à l’Assemblée « se retrouvent à 90 % », une manière de légitimer une coalition de fait.

Pour l’ancien patron de LR, « le projet du RN est infiniment plus proche des nôtres que celui des macronistes ». Éric Ciotti s’adresse ainsi à ses anciens camarades en termes quasi fraternels : « Vous serez accueillis avec bienveillance dans une famille qui n’aurait jamais dû se séparer. »

Rejet du « gouvernement Frankenstein »

Enfin, l’ex-président des LR met en garde contre toute participation au gouvernement Lecornu II, qu’il qualifie de « coalition des contraintes ». Il raille un « alliage Frankenstein » entre le centre et la gauche, y voyant une ultime manœuvre du président pour se maintenir.

Sa lettre se conclut sur un ton messianique : « Choisissez le courage de l’union, n’ayez pas peur. Montez dans le train de l’histoire à nos côtés. » Une rhétorique de combat qui place Éric Ciotti au cœur de la recomposition politique à droite, dans une France où l’équilibre des forces semble chaque jour plus incertain.

Source : JDD.

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