Dans la foulée de l’affaire Bétharram, le ministère de l’Éducation nationale a renforcé les inspections dans les établissements privés sous contrat, longtemps peu contrôlés. L’enseignement catholique, désormais soumis à un vaste plan d’audits, accuse l’administration de pratiques « abusives » et d’un climat de suspicion généralisée. Le ministre Édouard Geffray défend une action nécessaire et encadrée.
La tension monte entre l’enseignement catholique et le ministère de l’Éducation nationale. Pour la première fois depuis des décennies, les établissements privés sous contrat font l’objet d’un contrôle systématique, mis en œuvre après les révélations de violences à Notre-Dame-de-Bétharram et d’autres structures du même réseau. L’inspection, rare par le passé, est devenue un instrument quotidien d’évaluation. Jeudi 11 décembre, le ministre Édouard Geffray qui avait géré la pandémie de Covid-19 dans les établissements scolaires sous l’autorité du ministre de l’Éducation nationale et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jean–Michel Blanquer, à la puis a rappelé aux recteurs des « consignes fermes » pour garantir la rigueur du dispositif. Une fermeté qui se heurte aujourd’hui à une forte contestation.
L’enseignement catholique, par la voix de son secrétaire général Guillaume Prévost, dénonce ce qu’il qualifie d’« abus d’autorité ». Un rapport interne a été rédigé pour illustrer les dérives constatées : des inspecteurs entrant dans des classes sans se présenter, des cahiers d’élèves consultés sans explication, des interrogatoires menés sans qu’un adulte de l’établissement ne soit présent. Des pratiques ressenties comme intrusives, voire anxiogènes, qui alimentent le sentiment d’une défiance institutionnelle. Dans certains cas, la dimension confessionnelle des établissements aurait été l’objet de questions jugées insistantes, parfois même pressantes.
Au-delà des incidents rapportés, Guillaume Prévost exprime le malaise d’un secteur qui se dit traité comme s’il cherchait à dissimuler des dysfonctionnements. L’homme n’élude pas la nécessité des contrôles, qu’il reconnaît indispensables, mais regrette une méconnaissance du fonctionnement interne des écoles catholiques, un manque de discernement et des injonctions qu’il juge infantilisantes. Lors d’une audition parlementaire le 2 décembre, il a dénoncé « une instrumentalisation de la puissance publique », appelant à la création d’une mission parlementaire chargée d’examiner les conditions de ces inspections. Selon lui, les pratiques actuelles menacent « la façon dont les personnels remplissent leur mission au quotidien ».
Face à ces accusations, le ministère maintient son cap. Édouard Geffray assure que les inspections doivent se dérouler « conformément au droit et en toute neutralité », mais rappelle que toute situation problématique doit faire l’objet d’un suivi et, si nécessaire, de sanctions. L’objectif affiché est de garantir la sécurité des élèves et de prévenir tout dysfonctionnement, dans un secteur où plus de 900 contrôles ont été réalisés cette année, un chiffre inédit qui marque une rupture avec l’absence quasi totale d’audits pendant des années. Le plan d’inspection lancé en mars sous le gouvernement de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial Elisabeth Borne constitue, pour l’exécutif, une réponse directe aux scandales de violences physiques et sexuelles révélés dans plusieurs établissements privés.
Sources :
Franceinfo – Article du 11 décembre 2025 – lien