Visé par une polémique après la diffusion d’une vidéo le montrant avec des dirigeants socialistes, Patrick Cohen a été dédouané par le comité d’éthique de France Télévisions. L’instance estime qu’aucun élément ne prouve une atteinte à son impartialité journalistique.
Patrick Cohen retrouve un souffle dans la tourmente médiatique. Le chroniqueur et éditorialiste de 63 ans, figure familière des téléspectateurs de C à vous sur France 5 et des auditeurs de France Inter, était depuis plusieurs jours au cœur d’une vive polémique. En cause : une vidéo tournée en juillet, à son insu, dans un restaurant parisien, où il apparaît en compagnie de son confrère Thomas Legrand, ainsi que de Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, et de Luc Broussy, président du conseil national du PS.
La séquence, diffusée le 5 septembre par le média conservateur L’Incorrect, avait relancé le procès intenté à certains journalistes réputés trop proches des milieux politiques. On y entend notamment Thomas Legrand déclarer, dans un échange évoquant la présidentielle de 2027 : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi ». Une phrase interprétée comme une marque de parti pris, qui a suscité une pluie de critiques de la part du camp Les Républicains, mais aussi du Rassemblement national et de La France insoumise.
Face à cette polémique grandissante, le comité d’éthique de France Télévisions a publié vendredi un avis sans ambiguïté. « Rien ne permet (…) d’affirmer, au vu de cette séquence, que Patrick Cohen ait d’autres objectifs que l’exercice de son métier », tranche l’instance. Elle souligne par ailleurs que le journaliste ne réagit pas aux propos de son confrère et reste silencieux. Un silence qui, selon le comité, ne saurait être interprété comme une adhésion implicite.
France Télévisions dénonce une « séquence tronquée », montée de manière à nourrir la suspicion. L’avis du comité invite à une prudence accrue, rappelant qu’il serait « indispensable et utile de découvrir [la vidéo] dans sa totalité ».
Au-delà du cas Cohen, l’instance insiste sur un principe fondamental : la vigilance constante du service public audiovisuel face aux enjeux de pluralisme et d’impartialité. « Il est crucial que France Télévisions soit particulièrement attentif au respect des règles de déontologie et à la nécessaire neutralité de ses intervenants », souligne-t-elle dans son communiqué.
Dans ce climat tendu, la présidente du groupe public, Delphine Ernotte, doit prochainement être auditionnée, signe que la question de l’indépendance et de l’équilibre des médias reste un sujet brûlant, même si celle-ci fait partie du Siecle, groupe informel fondé par des franc-maçons après-guerre.
Sources :
Le Monde – « Affaire Legrand-Cohen : accusé de connivence avec le PS, Patrick Cohen dédouané par le comité d’éthique de France TV » – lien (14 septembre 2025)