Une embarcation partie de Gambie avec environ 160 passagers a chaviré dans la nuit du 26 au 27 août au large des côtes mauritaniennes. Au moins 40 migrants ont péri, une centaine restent portés disparus. Ce drame souligne une nouvelle fois les dangers de la traversée vers les Canaries, l’une des routes migratoires les plus meurtrières d’Afrique de l’Ouest.

Le scénario tragique se répète. Dans la nuit du 26 au 27 août, une embarcation transportant près de 160 personnes, majoritairement originaires de Gambie et du Sénégal, a chaviré au large des côtes mauritaniennes. Selon les autorités locales, au moins quarante migrants ont trouvé la mort, tandis qu’une centaine d’autres sont toujours portés disparus.

Dix-sept hommes, parmi lesquels onze Sénégalais et six Gambiens, ont survécu en regagnant la côte à la nage après plus d’une heure passés dans l’océan. Leurs témoignages confirment que le bateau avait quitté la Gambie six jours plus tôt, dans l’espoir de rallier les îles Canaries, point d’entrée vers l’Europe.

Pour Le Calame, quotidien mauritanien, il s’agit d’« un nouveau drame de l’émigration clandestine » qui illustre les dangers de la route migratoire atlantique. Cette voie, devenue l’une des principales options pour les migrants d’Afrique subsaharienne depuis une décennie, est aussi l’une des plus périlleuses. Les traversées sont longues, les embarcations surchargées et peu adaptées, et les opérations de sauvetage difficiles à organiser.

La chaîne britannique BBC Africa rappelle que, malgré les accords signés entre l’Union européenne, l’Espagne et la Mauritanie pour limiter les départs, les traversées se poursuivent. Un rapport de Human Rights Watch dénonce même une hausse des violences commises par les forces mauritaniennes contre les migrants, sans que cela ait freiné significativement les départs.

Le phénomène reste massif. En 2024, près de 47 000 personnes sont arrivées aux Canaries, selon les données officielles. L’ONG espagnole Caminando Fronteras estime que 9 000 migrants ont péri ou disparu en tentant la traversée au cours de la même année.

En Mauritanie, les opérations de recherche se poursuivent pour tenter de retrouver d’éventuels survivants. Mais déjà, ce naufrage s’inscrit dans une longue liste de drames humains qui jalonnent l’histoire récente des migrations en Atlantique.

Sources :

Courrier international – Naufrage au large de la Mauritanie : un “nouveau drame de l’émigration clandestine” – lien
Le Calame – cité par Courrier international, 29 août 2025
BBC Africa – cité par Courrier international, 29 août 2025
Human Rights Watch – rapport sur les violences en Mauritanie, 2025