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Kiev : l’assassinat d’un officier du SBU revendiqué par « The Base », groupuscule néo-nazi fondé aux États-Unis

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Un colonel des renseignements ukrainiens a été abattu en plein jour à Kiev. Derrière ce meurtre, une revendication glaçante de « The Base », une organisation terroriste néo-nazie d’origine américaine. Ce groupe, actif en Ukraine depuis plusieurs mois, semble vouloir faire de la guerre un accélérateur idéologique.

C’est un acte d’une brutalité spectaculaire qui a ébranlé Kiev. Le 10 juillet, le colonel Ivan Voronytch, haut gradé du SBU — les services de renseignement ukrainiens — a été abattu de cinq balles à bout portant alors qu’il quittait son domicile. La scène, capturée par une caméra de surveillance, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Une semaine plus tard, une cellule ukrainienne de « The Base », une organisation néo-nazie fondée aux États-Unis, revendique l’assassinat sur Telegram, ravivant les inquiétudes autour des mouvements terroristes transnationaux infiltrés dans le conflit ukrainien.

Ce groupe, inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne depuis 2024, avait déjà été repéré par les services occidentaux pour ses appels au meurtre et à la déstabilisation de régimes démocratiques. « Ce n’est que le début », prévient « The Base » dans son message, annonçant une vague de violences à venir. Selon The Guardian, le groupe aurait promis des récompenses financières à ses partisans pour mener des assassinats ciblés ou attaquer des infrastructures critiques en Ukraine.

Le fondateur du groupe, Rinaldo Nazzaro, intrigue autant qu’il inquiète. Ancien analyste pour le département américain de la Sécurité intérieure et consultant pour les forces armées au Moyen-Orient dans les années 2000, il possédait l’accréditation « top secret« . Mais selon le Counter Extremism Project, il aurait quitté ses fonctions après avoir basculé dans l’idéologie suprémaciste blanche. Vivant désormais en Russie, certains observateurs le soupçonnent d’agir en lien étroit avec le Kremlin, bien qu’il nie toute implication dans les violences en Ukraine.

« The Base » s’inscrit dans ce que les spécialistes qualifient de « mouvance accélérationniste ». Comme l’explique Adrien Nonjon, chercheur français spécialiste des extrêmes droites post-soviétiques, il s’agit d’un courant visant à précipiter l’effondrement des sociétés pluralistes à travers des actes terroristes, pour instaurer ensuite des États ethniquement homogènes. Ce n’est pas un hasard si le nom du groupe fait écho à celui d’Al-Qaïda — « la base », en arabe — tant leur structure et leur logique insurrectionnelle sont similaires.

En avril déjà, « The Base » avait annoncé le lancement d’une « insurrection » dans l’oblast de Transcarpatie, à l’ouest du pays, visant à y établir une enclave exclusivement blanche. Sur ses canaux Telegram, le groupe publiait régulièrement des vidéos d’incendies volontaires et de sabotages de véhicules militaires ou d’équipements publics, géolocalisés à travers l’Ukraine. Steven Rai, analyste à l’Institute for Strategic Dialogue (ISD), confirme au Guardian qu’au moins dix attaques de ce type ont été attribuées à l’organisation depuis mars.

La montée en puissance de « The Base » intervient à un moment critique du conflit ukrainien. Alors que la guerre se prolonge et que les tensions sociales augmentent, ces groupuscules cherchent à exploiter la fatigue populaire et les fractures politiques. Leur objectif : transformer la guerre en terrain fertile pour leur projet idéologique global.

Source : L’Express.

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