Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, Moscou renforce sa présence navale en Méditerranée. Trois navires de guerre russes y ont été repérés, dont un transportant des missiles Kalibr à longue portée. Une démonstration de force qui inquiète Kiev et interroge les équilibres stratégiques en mer.
La tension monte d’un cran en mer Méditerranée. Ce dimanche 13 juillet, la marine ukrainienne a signalé la présence de trois navires de guerre russes dans la région, information confirmée par plusieurs sources militaires relayées par l’agence RBC-Ukraine. Parmi ces bâtiments, l’un est doté de missiles Kalibr, une arme de croisière capable de frapper des cibles à plus de 2 000 kilomètres.
Ces missiles, lancés depuis des plateformes navales ou sous-marines, constituent aujourd’hui l’un des atouts stratégiques les plus redoutés de l’arsenal russe. Leur efficacité de frappe, conjuguée à leur portée, en fait une menace potentielle pour une large partie du bassin méditerranéen, comme le rappelle le Washington Post, citant des responsables militaires américains.
Le mouvement des navires russes semble s’inscrire dans une réorganisation plus large de la flotte en mer Noire. Le même jour, la marine ukrainienne notait l’absence totale de bâtiments russes dans les eaux de la mer Noire et de la mer d’Azov à 6 heures du matin. D’après les observations ukrainiennes, six navires russes auraient récemment transité par le détroit de Kertch en direction de la mer Noire, tandis que trois prenaient le cap du Bosphore et cinq effectuaient le trajet inverse.
Cette nouvelle présence en Méditerranée, si elle n’est pas inédite, intervient dans un contexte marqué par un durcissement des positions militaires de Moscou sur plusieurs fronts. Elle s’accompagne de manœuvres navales et de déplacements stratégiques qui traduisent une volonté d’afficher la capacité de projection de puissance de la Russie bien au-delà des zones de combat en Ukraine.
Kiev, de son côté, reste vigilante. L’état-major ukrainien continue de surveiller de près ces évolutions, redoutant une utilisation de la Méditerranée comme base de lancement pour des frappes plus lointaines ou comme point de pression sur les partenaires européens de l’Ukraine. La démonstration de force navale russe pourrait aussi constituer un message indirect à l’OTAN, dont plusieurs membres ont des intérêts maritimes directs en Méditerranée.
Sources : L’Indépendant, RBC-Ukraine, Washington Post, Telegram de la marine ukrainienne