Depuis l’Écosse, Donald Trump a drastiquement réduit le délai accordé à Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, brandissant la menace de sanctions secondaires. Un avertissement diplomatique qui fait trembler Moscou et interpelle les grandes puissances alliées de la Russie.
Donald Trump, en visite à Turnberry, son club de golf écossais, a choisi un décor inattendu pour durcir le ton à l’égard de la Russie. Le 28 juillet 2025, le président américain a ramené à une dizaine de jours le délai initial de cinquante jours qu’il avait accordé à Vladimir Poutine pour mettre fin à l’invasion de l’Ukraine. Une réduction drastique de l’ultimatum assortie d’une menace explicite : d’importantes sanctions américaines seront mises en œuvre si aucune avancée vers un cessez-le-feu n’est constatée d’ici le 8 août.
Ce revirement intervient alors que la promesse de Trump de régler la guerre « en vingt-quatre heures », martelée durant sa campagne et à son arrivée à la Maison-Blanche fin janvier, peine à se concrétiser. Face à une situation militaire figée et à des discussions diplomatiques au point mort, le président républicain durcit son discours. « Très déçu » par le comportement du Kremlin, il évoque désormais la mise en place de sanctions dites « secondaires », ciblant les pays commerçant avec la Russie, à commencer par la Chine et l’Inde, deux puissances pourtant stratégiques pour Washington.
Cette stratégie vise à asphyxier les revenus russes, notamment dans le domaine énergétique. Elle intervient peu après l’adoption par l’Union européenne d’un nouveau paquet de sanctions, le 18 juillet, comprenant un plafonnement du prix du pétrole russe, des restrictions contre 105 navires de la « flotte fantôme » et l’interdiction des transactions liées aux gazoducs Nord Stream. L’ajout de 22 banques russes à la liste noire de l’UE, déjà exclues du réseau Swift, complète cette offensive financière.
Le 14 juillet, Donald Trump avait déjà annoncé un nouveau dispositif d’armement en soutien à Kiev. Plusieurs États membres de l’Otan, dont l’Allemagne et la Finlande, pourraient acheter massivement des équipements militaires américains, livrés ensuite à l’Ukraine. Ce transfert indirect permettrait aux États-Unis de rester fournisseur majeur d’armes sans passer directement par une nouvelle loi d’aide militaire, à l’instar de celles votées sous Joe Biden.
Côté ukrainien, le durcissement de la position américaine est accueilli avec satisfaction. Le chef de l’administration présidentielle à Kiev, Andriy Yermak, a salué sur X « un message clair de paix par la force ». Le président Volodymyr Zelensky a lui aussi exprimé sa reconnaissance, qualifiant cette initiative de « détermination affirmée », précieuse en cette phase d’incertitude militaire et diplomatique.
À Moscou, le Kremlin, s’il n’a pas officiellement réagi aux nouvelles menaces, a évoqué une possible rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en marge des commémorations du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale à Pékin, en septembre. Les deux dirigeants, bien qu’en contact régulier par téléphone depuis le retour de Trump à la présidence, ne se sont pas encore retrouvés en personne. Ce possible tête-à-tête, sur fond de tensions géopolitiques accrues, pourrait constituer un tournant.
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Article original publié dans toute l’Europe par Florian Chaaban le 29.07.2025