En décembre 2020, le Professeur Lyonnais Jean-Louis Touraine et son directeur de recherche au laboratoire des déficits immunitaires et de rétrovirologie de l’Hôpital Édouard Herriot, Kamel Sanhad, avaient réussi à diminuer la présence du VIH dans le sang de souris de laboratoire, jusqu’à le rendre indétectable grâce à la thérapie génique. Touraine, qui est par ailleurs franc-maçon, membre du Grand Orient de France, est ensuite devenu le premier adjoint de Gérard Collomb.
À cette époque, plusieurs laboratoires à Paris, Strasbourg et aux États-Unis s’étaient lancés dans la voie de la thérapie génique pour tenter de lutter contre le Sida, mais c’est le laboratoire des déficits immunitaires et de rétrovirologie de l’Hôpital Édouard Herriot à Lyon, qui avait été cité le 21 décembre dans la revue américaine AIDS. Par la thérapie génique, le professeur Jean-Louis Touraine et son directeur de recherche, Kamel Sanhad, avaient réussi à diminuer la présence du VIH dans le sang de souris de laboratoire, jusqu’à le rendre indétectable. Il s’agissait de « souris bulles », c’est-à-dire « démunies de système immunitaire », comme nous l’avait expliqué à l’époque le Dr Kamel Sanhad, précisant que « cette pratique » venait des États-Unis et que son laboratoire était le « premier » à utiliser cette technique en France.
« Mais pour l’instant, on ne peut pas dire que la charge virale devient tellement faible que le virus disparaît », tempérait toutefois Jean-Louis Touraine.
En 1997, ces Lyonnais s’étaient penchés sur l’interféron, un puissant antiviral que notre corps secrète naturellement lors d’une infection.
En greffant des gènes sur des souris, Jean-Louis Touraine et Kamel Sanhadji avaient déjà obtenu des résultats probants. Mais c’est en s’intéressant aux branches dont est hérissée la particule du VIH, que les deux Lyonnais ont réussi à lutter efficacement contre le virus.
Le Dr Kamel Sanhad nous avait expliqué que le VIH était « une sorte de clé qui s’est adaptée à la serrure de nos cellules, afin qu’il puisse s’y loger et proliférer ». « Le virus du VIH est hérissé de petites molécules que l’on surnomme les glycoprotéines ou gp120. Elles se trouvent à l’extrémité de branches que l’on nomme gp41. Lorsque le virus pénètre dans un corps, ces molécules cherchent à s’agripper à un récepteur, le CD4 qui est malheureusement présent dans les cellules humaines. »
La méthode consistait ainsi à « produire des récepteurs CD4 en grande quantité, pour leurrer le virus ». « Face à une surabondance de ces récepteurs, les glycoprotéines se retrouvent toutes recouvertes. C’est comme si on avait mis du chewing-gum sur la clé. Comme le VIH ne peut survivre que quelques heures, s’il ne s’arrime pas à une cellule, il finit par mourir et la charge virale diminue jusqu’à devenir indétectable », nous avait-il confié.
Une autre stratégie avait également été développée visant à greffer des gènes permettant de produire un anticorps efficace contre les branches qui soutiennent les glycoprotéines. « Chacune de ces actions est efficace, mais quand on combine les deux c’est mieux », avait ajouté Sanhad.
Il nous avait expliqué que chez l’homme, « la modification génétique » ne se ferait pas par greffe, « mais par un autre vecteur ». « Cela se fera grâce à un adénovirus, un virus inoffensif qui ne donne que des rhumes et qui a déjà fait ses preuves dans la lutte contre la mucoviscidose. Il suffirait donc de l’injecter pour lancer la thérapie. »
« Il faut tout d’abord prendre des précautions. Ensuite, la thérapie génique se heurte à des problèmes d’éthique et de réglementation qui vont retarder son lancement », déclarait Jean-Louis Touraine.
Le professeur lyonnais soulignait à l’époque que la thérapie génique ne nécessiterait qu’une injection pour être efficace et serait beaucoup moins chère et plus accessible aux patients défavorisés. « Au bout de trois ans de trithérapie, 20% des malades décrochent. Alors, imaginez ce que cela sera dans sept ou huit ans… », ajoutait Jean-Louis Touraine.
En début d’année 2003, encouragé par la compagnie Mydetics, le directeur de recherche de l’hôpital Édouard-Herriot a tenté de déposer un brevet aux États-Unis pour sa méthode de traitement combinant deux gènes et un vecteur génétique. Cette initiative a été entreprise à travers une entreprise enregistrée aux Bermudes, connue pour être un paradis fiscal. Toutefois, en raison de résultats scientifiques insatisfaisants et du manque de réponses aux interrogations soulevées par l’Office américain des brevets, la demande de brevet n’a finalement pas abouti.