À quelques jours de son lancement, le salon Aux Sources, prévu les 17 et 18 mai à Meyzieu, a été annulé par le maire de la ville, Christophe Quiniou. L’événement, qui devait se présenter sous la forme de conférences et de tables rondes sur le Coran et la vie du prophète Mahomet, a suscité des préoccupations en raison de la présence de deux prédicateurs controversés, qualifiés de « salafo-fréristes » par la préfecture.

Le salon Aux Sources devait réunir plusieurs figures religieuses, dont Vincent Souleymane et Yusuf Ibram, deux prédicateurs issus de la mouvance salafo-frériste. Ces personnalités ont été au centre des préoccupations du maire et des autorités françaises en raison de leurs prises de position extrêmes.

Vincent Souleymane est particulièrement connu pour ses déclarations problématiques, notamment des propos antisémites, anti-LGBT et sexistes. Il a déjà attiré l’attention des autorités en 2023, lorsqu’une de ses conférences a été interdite à Lyon. Ce prédicateur a qualifié Emmanuel Macron de « président génocidaire » et a exprimé des opinions considérés comme complotistes sur des sujets comme le conflit russo-ukrainien et les attentats djihadistes. Souleymane est également connu pour ses critiques sévères de la France, qu’il décrit comme un pays « à la pointe de l’ignominie et de la décadence ».

L’autre intervenant, Yusuf Ibram, a lui aussi des antécédents controversés. En Suisse, une de ses conférences a été annulée après ses propos sur des sujets sensibles, comme la légitimation de la lapidation des femmes adultères et ses vues rétrogrades sur la place des femmes dans la société. Ses déclarations ont soulevé de vives inquiétudes, notamment son rejet de l’égalité entre les sexes et ses positions radicales sur la condition féminine.

Les préoccupations des autorités et des acteurs politiques

L’annulation du salon fait suite à l’alerte lancée par la députée du Rassemblement National (RN), Tiffany Joncour, qui a soulevé la question en séance au gouvernement. Bruno Retailleau, également interpellé sur le sujet, a affirmé connaître les positions extrémistes des prédicateurs et a souligné les dangers que représentaient leurs discours.

Le maire de Meyzieu a pris sa décision après avoir pris connaissance des éléments inquiétants, notamment des photos sur le site de l’événement, où les intervenants masculins étaient photographiés tandis que les femmes étaient représentées uniquement par des silhouettes voilées, sans visage.

La préfecture a confirmé que les autorités avaient été particulièrement vigilantes face à cet événement, soulignant les risques d’influence de ces prédicateurs sur les jeunes et sur la communauté musulmane.

Source : Marianne.