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Donald Trump. Photo : @Gage Skidmore/FlickR.

Les économistes proches du FEM s’inquiètent du programme économique de Donald Trump

Le président du Peterson Institute ( un Think tank, centriste et atlantiste de Washington) et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Adam Posen, alerte dans les colonnes du Monde, sur les conséquences potentiellement néfastes des propositions économiques de Donald Trump. D’autres économistes proches du FEM, comme Olivier Blanchard ou Paul Krugman, ont également fait part de leurs inquiétudes.

Posen met en garde contre l’impact inflationniste et le frein à la croissance que pourrait entraîner une imposition généralisée de droits de douane de 10 %, une mesure phare de Trump. Cette politique, selon Posen, risquerait de provoquer un choc similaire au Brexit, augmentant les prix de 1,25 à 2 % en un an.

L’analyse de Posen va au-delà des droits de douane. Il met en lumière les divergences idéologiques entre les démocrates et l’administration Trump, notamment en matière de protectionnisme et de respect de la règle de droit international. L’approche de Trump, marquée par un isolationnisme agressif, contraste selon lui, fortement avec les politiques démocrates axées sur l’amélioration des conditions de vie des classes populaires et la transition énergétique.

Posen évoque également la possible réduction de la portée de l’Inflation Reduction Act (IRA) et du Chips Act mis en place par Joe Biden et qui ont pourtant eu des conséquences protectionnistes, sous Trump.

Sous un second mandat du Républicain, Posen prédit une amplification des pratiques isolationnistes et des politiques protectionnistes, comme l’abolition des aides ciblées pour la transition énergétique. Ces mesures, bien que favorables aux industries à faible valeur ajoutée aux États-Unis, pourraient d’après Posen, nuire à l’économie mondiale et déclencher des tensions avec la Fed, la banque centrale américaine, récemment sortie d’un cycle inflationniste et qui ne souhaiterait pas remonter ses taux. 

Or la banque centrale américaine, a annoncé à la fin du mois de décembre 2023 qu’elle abaisserai ces taux à la fin de l’année 2024. Cette décision a surpris de nombreux experts, y compris Charles Gave, économiste et président de l’Institut des Libertés. Gave a exprimé ses inquiétudes sur la Chaine Youtube, de l’Institut des libertés, quant au niveau d’endettement global, considérant cette annonce comme un ‘cygne noir’, un indicateur alarmant pour l’économie mondiale. Gave remet en question la capacité de cette baisse des taux à combattre l’inflation, suggérant qu’elle pourrait même l’exacerber en période de croissance atone. Alors que les banques centrales espéraient que des taux élevés contribueraient au financement de la dette, cette initiative semble révéler une situation économique précaire. Gave craint une crise monétaire majeure, affectant le dollar et l’euro, potentiellement comparable à la Grande Dépression de 1930 ou à la crise économique actuelle en Turquie. Il va jusqu’à envisager que cette manœuvre de la FED aurait pour objectif de savonner la planche à Donald Trump en cas d’élection.

Posen prédit quant à lui, qu’avec la politique économique menée par Trump,  » La Fed serait secouée, mais elle dirait sans doute que c’est comme le choc d’offre pendant le Covid-19 et que c’est un choc unique « .

Adam Posen exprime également dans les colonnes du Monde, ses préoccupations selon lesquelles l’élection de Donald Trump pourrait raviver les discussions sur le possible licenciement du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, dont le mandat se termine en mai 2026.

L’économiste et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Olivier Blanchard, a été jusqu’à imaginé fin 2023, un scénario catastrophe avec une reprise en main de la Fed conduisant à la monétisation de la dette et à une envolée de l’inflation.

Le prix Nobel d’Économie et contributeur du FEM, Paul Krugman, a estimé le 8 janvier dans le New York Times, un journal affilié au FEM, que Donal Trump devrait attaquer la Banque centrale si elle baisse ses taux, l’accusant de favoriser ainsi son adversaire Joe Biden.

Posen souligne par ailleurs que les conflits autour de la politique monétaire pourraient être exacerbés par un déficit budgétaire incontrôlable, dépassant 7 % du PIB américain, soit environ 2 000 milliards de dollars (1 836 milliards d’euros), en dépit d’une situation de plein emploi. Il observe une impasse politique, avec les démocrates refusant de réduire les dépenses et les républicains s’opposant à toute augmentation des impôts, alors même que les recettes budgétaires restent en deçà des attentes.

Depuis Davos, le contributeur du FEM, Emmanuel Macron avait d’ailleurs affirmé que les Etats-unis étaient en crise et que l’Europe devait s’en tenir éloignée, même si les Etats-Unis terminent l’année 2023 sur une croissance de 2,5 %, alors que tout le monde s’attendait à une récession et que le marché de l’emploi est toujours aussi solide. 

Quand la journaliste Francine Lacqua, de Bloomberg télévision, un média affilié au Forum économique mondial, a interrogée la présidente de la Banque centrale européenne et contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Christine Lagarde, le 20 janvier, sur l’élection américaine, celle-ci a répondu que « C’est au peuple américain de décider ce qu’il veut en matière politique, avec son gouvernement, avec son avenir ». « Mais évidemment, cela nous inquiète tous (…) Il faut être extrêmement attentif et anticiper, comme on le fait avec l’inflation. Nous faisons des scénarios. »

« La meilleure défense est l’attaque » a-t-elle ajouté, plaidant pour le renforcement de l’Europe en créant « un véritable marché unique ».

Posen exprime également des inquiétudes quant à l’avenir de la sécurité sociale et de la santé publique. Il affirme qu’« il existe des leviers relativement faciles », comme actionner « l’âge de la retraite et les cotisations », des mesures dont Donal Trump ne veut pas entendre parler, contrairement à son adversaire à la primaire républicaine et ancienne ambassadrice des Etats-unis à l’ONU, Nikki Halley.

Adam Posen conclut en soulignant la stimulation de l’emploi parmi les minorités, les femmes et les personnes handicapées et la réorganisation significative du marché du travail, résultant en une amélioration des salaires pour les travailleurs les moins bien rémunérés, qui ont plus à voir selon lui, à la politique économique menée par la Réserve fédérale et à la pandémie de Covid-19, qu’aux politiques menées par Donald Trump ou Joe Biden.

La situation se complexifie lorsque l’on considère que les deux présidents sont des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Mais Trump avait pris des positions tranchées durant la pandémie, parlant de virus chinois et s’opposant à l’OMS ou à son conseiller Santé, le contributeur du FEM, Anthony Faucci. Trump avait également soulevé des inquiétudes aux États-Unis, notamment pour son intention de quitter l’OTAN après avoir boudé l’OMS. Les Twitter Files, ont révélés que les services de renseignements américains avaient des rendez-vous avec les anciens cadres de Twitter visant à favoriser Biden lors de la dernière élection présidentielle, mais le récent soutien de Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, la banque affiliée au FEM, qui a salué le premier mandat de Donald Trump, en matière économique vient ajouter de la complexité à la situation politique américaine.

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