Le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky a déclaré aujourd’hui être prêt à engager des négociations directes avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre qui dure depuis près de trois ans. Cependant, ces pourparlers restent pour l’instant purement hypothétiques, aucun cadre concret n’ayant encore été défini.
Dans une interview diffusée sur la chaîne YouTube Piers Morgan Uncensored, le président ukrainien a affirmé qu’il accepterait de rencontrer Vladimir Poutine « si c’est la seule option pour apporter la paix aux citoyens de l’Ukraine et mettre fin à la perte de vies humaines ». Il a ajouté qu’il accepterait cette configuration avec la présence d’autres participants, bien que les détails sur ces derniers soient restés flous. Piers Morgan a suggéré que les États-Unis et l’Union européenne pourraient être impliqués dans ces discussions, mais Zelensky n’a pas confirmé.
Le président ukrainien a toutefois annoncé aujourd’hui lors d’une conférence de presse que les dates de la visite de l’équipe de Keith Kellogg, représentant spécial de Donald Trump pour l’Ukraine et la Russie, sont en train d’être finalisées entre l’Ukraine et les États-Unis. Zelensky a précisé que les contacts entre les deux parties étaient en cours et que l’Office de la présidence ukrainienne et l’équipe de Kellogg étaient en discussion. Selon lui, des dates de travail ont déjà été définies pour la visite de l’équipe américaine, et des discussions sont en cours concernant la composition de cette équipe. Zelensky a également mentionné que son équipe et celle de Kellogg étaient en contact régulier, mais n’a pas fourni d’autres détails.
Sur la chaine de Piers Morgan Uncensored, Zelensky a même affirmé avoir été invité à l’investiture de Trump mais qu’il a refusé parce qu’il ne pensait pas qu’il serait approprié d’y assister, qu’il convenait de discuter auparavant. Donald Trump avait pourtant affirmé que le président ukrainien avait demandé en vain à trois reprises de pouvoir participer à la cérémonie.
Une position qui a évolué
L’annonce de Zelensky, qui avait jusque-là rejeté l’idée de négociations directes avec la Russie, marque toutefois un tournant dans sa stratégie. En octobre 2022, un décret avait même exclu toute négociation tant que Vladimir Poutine resterait au pouvoir. Toutefois, la situation a évolué, et l’Ukraine fait face à des difficultés militaires croissantes face à l’avancée de l’armée russe dans l’est du pays.
De plus, la crainte d’une réduction de l’aide américaine, exacerbée par les critiques du contributeur du FEM, Donald Trump, pèse lourdement sur les décisions politiques ukrainiennes. Trump a exprimé son désir de mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine, critiquant les dépenses engagées par son prédécesseur. Le président américain suggéré que l’Ukraine offre ses terres rares en garantie en échange de l’aide américaine.
Volodymyr Zelensky invite les Etats-Unis à investir dans les terres rares ukrainiennes
Volodymyr Zelensky a exprimé aujourd’hui sa volonté d’encourager les investissements des entreprises américaines dans les ressources de terres rares de l’Ukraine, des métaux essentiels pour l’électronique et les technologies de la transition énergétique. Le président Ukrainien a réagi positivement, précisant que l’Ukraine est ouverte à de tels partenariats avec ses alliés pour protéger son territoire, bien que certains de ces métaux se trouvent en zones occupées par la Russie.
Zelensky avait déjà proposé en octobre 2024 un « accord spécial » avec ses partenaires pour une gestion conjointe des ressources stratégiques, même s’il n’avait pas évoqué spécifiquement les terres rares, afin de renforcer la sécurité de l’Ukraine.
Le président ukrainien craint que Trump réduise l’aide ou pousse l’Ukraine à négocier avec Moscou, ce qui pourrait mener à des concessions sur les territoires occupés par la Russie.
Poutine : une ouverture sans engagement
Du côté russe, Vladimir Poutine a exprimé son ouverture aux négociations en janvier 2025, mais a également précisé qu’il excluait toute discussion directe avec Zelensky. Selon lui, Kiev ne montre pas de réelle volonté de mettre fin au conflit. Moscou exige toujours la reconnaissance de l’annexion des territoires ukrainiens et la non-admission de l’Ukraine à l’OTAN, des conditions que l’Ukraine juge inacceptables.
La voie vers un accord de paix : des divergences profondes
Pour Volodymyr Zelensky, toute négociation devrait inclure des garanties de sécurité solides pour l’Ukraine, notamment de la part des puissances occidentales.
En revanche, la position russe demeure ferme : la reddition de l’Ukraine, sa neutralité vis-à-vis de l’OTAN et la reconnaissance de l’annexion des territoires occupés sont des conditions non négociables. Les divergences profondes entre les deux camps rendent ces négociations difficiles.
Sources : Le Télégramme, Censor.net, Libération.