L’ancien et futur président américain, Donald Trump, a été formellement condamné ce 10 janvier à New York sur 34 chefs d’accusation de falsification de documents comptables. Cette affaire, liée à des paiements effectués pendant sa campagne présidentielle de 2016, marque une étape historique : jamais un président américain n’avait été jugé ni condamné dans un tribunal pénal. Cependant, le verdict a surpris par son caractère inédit, avec une sentence d’« acquittement inconditionnel » ne prévoyant aucune peine, alors que Donald Trump invoquait une chasse aux sorcières.
Le procès, bien que très médiatisé, s’est conclu en à peine 30 minutes. Donald Trump, intervenant par visioconférence depuis son domicile à Palm Beach, a vivement dénoncé ce qu’il considère être une « chasse aux sorcières politique » visant à ternir sa réputation. Les accusations portaient sur des remboursements faits à son ancien avocat, Michael Cohen, pour des paiements à l’actrice Stormy Daniels, présentés dans les comptes de son entreprise comme des « frais juridiques ».
Le rôle obscure de Michael Cohen, ancien avocat de Trump
L’affaire reposait en effet sur des allégations selon lesquelles Trump aurait falsifié des documents internes de son entreprise pour cacher la véritable nature des paiements effectués à son ancien avocat et homme de confiance. Cohen aurait aidé à dissimuler les relations extraconjugales de Trump avec la star du porno Stormy Daniels et le mannequin de Playboy, Karen McDougal, en les payant pour garder le silence.
Cohen a payé Daniels 130 000 $ et se serait arrangé pour que l’éditeur du National Enquirer, qui appartient à A360 Média, anciennement Américan Média Inc, paie McDougal 150 000 $. En 1999, l’homme d’affaire américain, Roger Altman, membre du comité de pilotage du groupe Bilderberg et proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Bill Clinton, a pris un participation majoritaire dans American Media, via Evercore Partners.
Michael Cohen, ancien avocat de Trump, avait déjà été condamné en relation avec cette affaire. En 2018, il avait plaidé coupable de violation des règles de financement de campagne, ce qui lui a valu une peine de trois ans de prison, dont 13 mois en détention. Il affirmait avoir effectué les paiements à la demande de Trump, utilisant ses propres fonds. Deux ans avant sa condamnation, lorsque Donald Trump a été élu président des États-Unis, Michael Cohen a crée la société Essential Consultants, spécialisée dans la communication de crise. Il avait alors perçu une somme de 1,2 millions de dollars de la part du groupe suisse Novartis et 600 000 dollars, de la part de AT&T, deux multinationales affiliées au Forum économique mondial.
Selon lui premier jugement rendu au ois de mai 2024, condamnant Trump, la Trump Organization a ensuite remboursé Cohen et lui a versé des primes et des paiements supplémentaires, enregistrés faussement comme des frais juridiques. Sur plusieurs mois, Cohen a déclaré que l’entreprise lui avait versé 420 000 $. En plus d’être lâché par Cohen, Trump a également été abandonné par le cabinet d’audit et de conseil français d’envergure internationale, Mazars, qui a collaboré avec la contributrice de l’agenda 2030 du FEM, Jennifer Blanke. Ce cabinet de consulting, qui était le comptable historique de la Trump Organization, a en effet annoncé le 9 février 2022 qu’il ne pouvait pas garantir la fiabilité des comptes qu’il a établis au cours des dix dernières années pour le compte de son client et a déclaré rompre toute relation avec cette organisation.
Dans sa déclaration de vendredi, Trump a qualifié cette procédure de « terrible expérience » et a critiqué le système judiciaire new-yorkais, affirmant que cette affaire avait pour but de l’affaiblir politiquement.
La position du juge et des procureurs
Le juge Juan M. Merchan a qualifié cette affaire de « véritable paradoxe », en raison de son caractère exceptionnel mais aussi de son déroulement ordinaire. Il a souligné que la présidence des États-Unis n’offre pas d’immunité face aux lois et que « les protections de cette fonction ne peuvent justifier la commission d’un crime ».
Le procureur adjoint Joshua Steinglass a fermement dénoncé l’attitude de Trump, l’accusant d’avoir porté atteinte à l’intégrité du système judiciaire. Il a néanmoins insisté sur la nécessité de respecter l’institution présidentielle, justifiant ainsi la décision de ne pas imposer de peine avant l’investiture imminente de Trump.
Un verdict qui divise
L’avocat de Trump, Todd Blanche, a critiqué le procès, estimant qu’il s’agissait d’un jour sombre pour la démocratie américaine. Selon lui, les électeurs américains ont eu la possibilité de juger cette affaire lors des élections et ont choisi de soutenir Trump, qui sera investi dans dix jours.
Une décision sans précédent
Cette affaire suscite un débat intense aux États-Unis, tant sur le plan politique que judiciaire. Si la sentence d’acquittement inconditionnel évite d’entraver le retour de Trump à la présidence, elle laisse planer des questions sur l’équilibre entre justice et politique dans le contexte d’un procès aussi extraordinaire.