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Photo : Compte X d'Ignazio Cassis.

Le Forum économique mondial veut réguler l’Intelligence artificielle

L’Intelligence artificielle était l’une des grandes thématiques du Forum de Davos 2024. De nombreux politiques, qui sont par ailleurs des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, ont exprimé des préoccupations autour de l’IA, mettant en lumière son potentiel prodigieux mais aussi les craintes de dérives, et appelé à sa régulation.

Le secrétaire général des Nations unies et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Antonio Guterres, a souligné qu’il était urgent que « les gouvernements travaillent avec les entreprises technologiques sur des cadres de gestion des risques pour le développement actuel de l’IA, ainsi que sur la surveillance et l’atténuation des dommages futurs ».

Guterres a également plaidé en faveur de la création d’un pacte mondial pour le numérique.

« Nous avons besoin de votre engagement total dans notre effort multipartite pour développer un modèle de gouvernance en réseau et adaptatif. Je pense que les Nations Unies, ensuite, doivent jouer un rôle central de rassembleur », a-t-il ajouté.

Le secrétaire général des Nations unies a également confié mercredi, que le président chinois et contributeur du FEM, Xi Jinping, l’avait approché pour lui demander de réguler l’intelligence artificielle au niveau mondial. « Xi Jinping m’a dit lors de notre rencontre » que « l’ONU devait être au centre du processus » a précisé Guterres.

L’an dernier, Antonio Guterres a formé un groupe d’experts pour élaborer des recommandations sur la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA), une technologie dont il avait déjà souligné les dangers. En décembre, ce groupe a présenté un rapport préliminaire, suggérant des « principes généraux » tels que l’inclusion, l’intérêt général et le respect du droit international.

Ce comité de l’ONU, composé d’environ quarante membres, rassemble des spécialistes en technologie, en droit et en protection des données personnelles, venant du milieu universitaire, de gouvernements et du secteur privé. Parmi eux, figurent l’envoyé spécial de Guterres pour la technologie et contributeur du FEM, Amandeep Singh Gil, mais aussi le vice-président en charge de l’IA chez Google et sa société mère Alphabet, James Manyika, qui est lui aussi un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Celui-ci a mentionné mercredi le soutien des États membres à l’égard du travail du groupe, visant à établir un « cadre collectif » pour la gouvernance de l’IA.

Guterres a martelé sur X, que « L’IA a un énorme potentiel pour le développement durable, mais elle pourrait très probablement aggraver les inégalités ». « Nous avons besoin d’un effort systématique pour accroître l’accès à l’IA afin que les économies en développement puissent bénéficier de son énorme potentiel. »

Le Premier ministre chinois et contributeur du FEM, Li Qiang, a déclaré mardi que, « L’IA doit être dirigée dans une direction qui bénéficie au progrès de l’Humanité et il doit donc y avoir des lignes rouges qui ne doivent pas être franchies et que tout le monde doit respecter ». « L’IA doit être inclusive et bénéfique pour tous, et pas uniquement pour un petit groupe de personnes »

Il a annoncé que la Chine souhaitait « développer la communication et la coopération avec toutes les parties pour améliorer les mécanismes de gouvernance de l’IA ». « Les intérêts des pays en développement doivent être priorisés pour réduire la fracture technologique avec les pays développés. »

La présidente de la Commission européenne et contributrice du FEM, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’Europe était en passe de devenir « un leader de l’IA industrielle avec : une grande concentration d’ingénieurs ayant une expérience en IA », un « accès aux données industrielles et à des supercalculateurs de classe mondiale pour les entreprises européennes » et « Des garde-fous clairs, avec l’AI Act qui renforce la confiance et permet aux entreprises d’innover ».

Selon elle, « Le changement climatique ou la désinformation à l’échelle industrielle constituent des menaces mondiales ». « Les gouvernements disposent de nombreux leviers, mais les entreprises disposent de l’innovation, de la technologie et du talent nécessaires pour proposer des solutions.»

Mais cette année, la vedette que tout le monde voulait approcher dans la station helvétique était Sam Altman, le PDG d’OpenAI et créateur de ChatGPT, lui aussi contributeur du FEM.

« Je pense qu’en 2023, beaucoup de gens ont découvert des outils de plus en plus performants et de plus en plus utiles à notre quotidien. Le monde va changer. Mais ce que je dis tout de suite, c’est que personne ne sait ce qui va arriver ensuite. Et c’est vraiment ce que je pense. Il faut garder une certaine forme d’humilité vis-à-vis de l’avenir », a-t-il souligné sur Bloomberg, le groupe médiatique affilié au FEM.

Par ailleurs, le Département fédéral des affaires étrangères suisse a lancé depuis Davos le Réseau international de calcul et d’IA (ICAIN). Son objectif : « développer des technologies d’intelligence artificielle (IA) profitant à tous ». L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a signalé dans un communiqué que l’ICAIN visait à étendre l’accès aux supercalculateurs, données, logiciels et expertise en IA.

Le conseiller fédéral Suisse et contributeur du Forum économique mondial, Ignazio Cassis, se réjouit sur X que les dirigeants mondiaux se soient réunis à Davos pour explorer comment l’ensemble des organisations internationales, missions permanentes et ONG présentes à Genève peuvent « façonner la révolution quantique ». « Cette technologie disruptive recèle un immense potentiel pour transformer les industries et les sociétés », ajoute-t-il tout en appelant à promouvoir la « Diplomatie de la Science ».

De son côté, l’OMS du contributeur de l’agenda 2030, le Dr Tedros, a publié jeudi de nouvelles directives sur l’éthique et la gouvernance des grands modèles multi-modaux (LMM) d’intelligence artificielle, préconisant une régulation par Design, c’est à dire dès leur conception.

C’est aussi ce qu’avait répondu le président français et contributeur du FEM, Emmanuel Macron, lorsqu’il a été interrogé après son discours à Davos sur la régulation de l’IA par la CEO d’Accenture, Julie Sweet, qui est également contributrice de l’agenda 2030 du FEM.

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