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Irving Brown (détail d'une photo) de 1948 à Londres ©Getty - Bettmann

Irving Brown : Syndicaliste américain, agent de la CIA et membre du groupe Bilderberg en première ligne contre le communisme

Irving Brown, né dans le Bronx en 1911 et décédé à Paris le 14 juillet 1989, fut un syndicaliste américain influent et membre de l’American Federation of Labor (AFL) puis de l’AFL-CIO. Selon la base de donnée de l’universitaire Aleksander M . Zielinski, cet agent de la CIA a participé à la réunion du groupe Bilderberg de 1954. Durant la Guerre froide, Brown joua un rôle majeur en Europe occidentale et en Afrique en soutenant les scissions syndicales pour contrer l’influence communiste.

Brown arriva à Paris en novembre 1945 avec pour mission d’organiser des syndicats anticommunistes. Il soutint notamment la création du syndicat français Force ouvrière (FO) en 1947, fondé par André Bergeron et Léon Jouhaux, qu’il subventionna généreusement pour affaiblir le CGT communiste. Il appuya également la création de la Confédération italienne des syndicats des travailleurs (CISL) en 1950. Jusqu’en 1986, il assista à tous les congrès annuels de FO, confirmant ainsi son engagement durable.

Le Free Trade Union Committee de l’AFL-CIO subventionna non seulement FO, mais aussi d’autres syndicats anticommunistes à travers l’Europe. En 1949, aux côtés de Jay Lovestone, Brown soutint la scission de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) de la Fédération syndicale mondiale (FSM). La CISL regroupait des syndicats tels que l’AFL-CIO, le Trades Union Congress britannique, FO, la CISL italienne et l’Unión General de Trabajadores espagnole. Cette division marqua une séparation claire : la FSM représentait le Bloc de l’Est tandis que la CISL symbolisait le « monde libre ».

Des Liens avec la CIA et le Plan Marshall

En tant qu’agent de la Central Intelligence Agency (CIA), Brown fonda en 1962 l’American Institute for Free Labor Development avec Jay Lovestone, un ancien membre du Parti communiste américain et également agent de la CIA. Cette organisation visait à promouvoir des syndicats libres et à lutter contre l’influence communiste dans les pays en développement.

Ami d’Averell Harriman, responsable du Plan Marshall, Brown n’a eu aucun mal a détourné des fonds de ce plan pour soutenir les organisations anticommunistes. Entre 1951 et 1954, la division de la CIA dirigée par Thomas Braden a fourni 1 million de dollars par an à Brown et Lovestone (1,6 million de dollars en 1954), fonds destinés principalement à FO, mais aussi à des syndicats non communistes italiens et aux dockers de Marseille.

Une influence mondiale

Pendant la guerre d’Algérie, il subventionna le Mouvement national algérien (MNA) de Messali Hadj pour s’opposer au Front de libération nationale (FLN). Il participa également à la lutte contre les communistes au Chili durant la présidence de Salvador Allende.

En 1950, Brown participa à la réunion fondatrice du Congrès pour la liberté de la culture à Berlin, un événement majeur de la Guerre froide. En 1952, ses activités étaient si notoires qu’il fit l’objet d’un article dans le magazine Time, intitulé « L’homme le plus dangereux ».

Brown apporta un soutien financier aux mouvements anticommunistes qui brisèrent les grèves de 1947 en Italie et en France. Il aida également à organiser la coalition anticommuniste des syndicats libres en Grèce et le Mediterranean Port Committee, qui reprit le contrôle des ports français, italiens et grecs aux communistes.

En 1984, il organisa des manifestations qui accompagnèrent les réunions mondiales du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mikhaïl Gorbatchev. La même année, il soutint les syndicalistes à Helsinki qui décidèrent de quitter la FSM, alors dominée par les communistes.

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