D’abord écarté de la Panthéonisation de Missak Manouchian, Léon Landini, dernier survivant des FTP-MOI, a finalement été convié par l’Elysée, la veille de la cérémonie. Il avait adressé une lettre au chef de l’Etat regrettant que les Résistants soient écartés. Résistant Français, issu d’une famille italienne ayant fuit le fascisme, il a fondé en 2004, le PRCF, un mouvement politique regrettant l’évolution du Parti communiste. Landini souhaitait se rendre à la cérémonie avec le drapeau des FTP-MOI, mais de nombreux internautes signalent sur X, que des drapeaux de proches de Landini, ont été confisqués hier par la police.
Le chef de l’Etat Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, avait déconseillé à Marine Le Pen de venir à la cérémonie, mais il ne souhaitait pas être juge de sa présence. Par contre il s’était gardé d’inviter le dernier survivant des FTP-MOI et s’est finalement ravisé après que Léon Landini est fait des vagues en témoignant notamment dans les colonnes de Blast.
Léon Landini, né le 9 avril 1926 à Saint-Raphaël dans le Var, incarne l’esprit de résistance et l’engagement communiste français avec une trajectoire de vie marquée par la lutte contre l’oppression. Fils d’Aristide Landini, un charbonnier toscan qui a fui la répression fasciste en Italie pour s’établir en France en 1921, Léon a hérité de son père non seulement le combat contre le fascisme mais aussi une profonde conviction communiste. Cette lignée de résistance s’est manifestée lorsqu’Aristide et son fils aîné, Roger, furent arrêtés à Saint-Raphaël, puis torturés par l’armée d’occupation italienne en mai 1943, avant de s’évader de leur déportation vers l’Allemagne en novembre de la même année.
Dès l’âge de 16 ans, Léon Landini a rejoint les rangs du Parti communiste clandestin et des Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI). Ses actions dans le Var, notamment le sabotage de la voie ferrée entre Saint-Raphaël et Cannes, ainsi que ses opérations à Lyon, illustrent une détermination inébranlable à lutter pour la liberté, au péril de sa vie. Capturé et torturé par Klaus Barbie, ce qui lui a valu le titre de « grand mutilé de guerre », Landini a su échapper à la mort, s’évadant de la prison Montluc pour reprendre le combat jusqu’à la Libération.
Après la guerre, Léon Landini a poursuivi son engagement pour les idéaux communistes, participant à la fondation du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF) en 2004, en réaction aux transformations du Parti communiste français (PCF) qui lui semblaient s’éloigner des principes fondamentaux du communisme. Son rôle dans le PRCF, ainsi que sa participation à l’appel des Glières en 2011, démontrent une vie consacrée non seulement à la mémoire de la résistance mais aussi à l’actualisation de ses idéaux dans le contexte politique contemporain.
Landini, décoré de nombreuses distinctions pour ses actes de résistance, reste une figure emblématique de la mémoire de la lutte contre le fascisme en France. Sa présidence de l’amicale des anciens FTP MOI des bataillons Carmagnole Liberté et son implication dans la reconnaissance de figures de la résistance comme Joseph Epstein, soulignent son dévouement à perpétuer l’héritage de ceux qui se sont battus pour les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Pourtant, jusqu’à la veille de la cérémonie, Léon Landini, désormais âgé de 98 ans, n’était pas convié à la cérémonie par l’Elysée. Le 16 février, il avait adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat Français, qui a été lue à Lyon, lors de la cérémonie organisée le 21 février en l’Honneur de Mélinée et Missak Manouchian.
Léon Landini dénonçait « l’éviction des résistants FTP-MOI de la cérémonie d’entrée de Missak Manouchian au panthéon ». Landini regrettait d’avoir appris cette panthéonisation par les médias, même s’il se félicitait d’une telle initiative, mettant en lumière l’héroïsme de ces unités, qui n’a pas été reconnu à sa juste valeur. La veille de la cérémonie, Emmanuel Macron l’a finalement invité au Panthéon.
Dans une vidéo publiée le 17 février dernier sur la Chaine Youtube du PRCF, il est revenu sur les raisons de son éviction de la Panthéonisation de Missak Manouchian, malgré des demandes répétées de sa part après du palais de l’Elysée, mais également auprès du président de la Région AuRA, Laurent Wauquiez.
« Ils m’avaient fait comprendre dès le début qu’ils n’avaient pas besoin de moi. J’étais humilié. Dans un courrier que j’ai envoyé, à la dernière ligne, j’ai marqué ‘mes camarades qui ont été fusillés et au moment d’être fusillés, avaient encore le courage d’affronter leurs bourreaux en leur criant vive la France, vive la liberté, vive le Parti communiste’, très vraisemblablement, c’est cela qui a dérangé et pourquoi on m’a refusé la présence à cette cérémonie », déclarait-il.
Il a finalement été invité 24h avant le début de la cérémonie, ce qu’il trouvait « un peu cavalier » dans les colonnes de Blast. Selon lui, on l’avait invité pour qu’il la ferme. « Et non, je ne la ferme pas » continuait-il chez nos confrères.
Sur la présence du Rassemblement national, Landini déclarait : « ils n’ont rien à faire là ». « Il n’y a qu’à chercher des RN s’il y en a eu dans la résistance. Je les ai combattus pendant la guerre. Mes camarades sont morts en combattant leurs grands-parents à eux. Alors c’est une honte. C’est vouloir porter atteinte à la résistance française. »
Léon Landini conditionnait également sa présence à la possibilité de pouvoir amener « le drapeau de Carmagnole, des FTP-MOI ». « S’ils me refusent le drapeau, je fais demi-tour, je m’en vais. Manouchian m’aurait dit ‘ne rentre pas sans ton drapeau’. »
Sur X, l‘Humanité signalait qu’hier, juste avant la cérémonie, la police avait confisqué des drapeaux du PCF, mais de nombreux tweets précisent qu’il s’agissait en fait du drapeau du « PRCF, les camarades de Léon Landini ». Léon Landini a toutefois pu participer à la cérémonie avec son drapeau.