Le journaliste américain a réalisé son entretien événement avec le président russe le 1er février au Kremlin. L’interview portait principalement sur la guerre en Ukraine, mais Vladimir Poutine a également évoqué sa relation avec la Chine, la situation mondial, appelant de ses voeux une nouvelle gouvernance mondial et un traité International pour réguler l’Intelligence Artificielle.
Tucker Carlson a mené l’interview assez librement, même si à plusieurs reprises, le président russe l’a recadré d’une façon très ‘poutinienne’.
Poutine a précisé que son pays était le plus touché par les sanctions internationales, mais que l’économie de la Russie était la principale économie européenne, soulignant l’inefficacité des sanctions. Selon les données de la Banque mondiale de juillet 2023, les économies allemande et française restent toutefois supérieures à celle de la Russie en PIB.
Le président russe est d’ailleurs revenu sur le cas particulier de l’Allemagne, rappelant qu’un des deux gazoducs Nord Stream était opérationnel et ne demandait qu’à fonctionner. « L’Allemagne qui fournit des armes et donne de l’argent à l’Ukraine, est le deuxième sponsor des États-Unis en termes d’aide financière à l’Ukraine. »
Il est également revenu sur la propagande américaine affirmant que les « États-Unis contrôlent tous les médias mondiaux et de nombreux médias européens ». « Le bénéficiaire ultime des plus grands médias européens sont les institutions financières américaines. »
Vladimir Poutine a également déclaré qu’il était envisageable de parvenir à un accord pour la libération du journaliste américain du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, détenu en Russie depuis près d’un an, précisant qu’il s’agissait bien d’un espion arrêté avec « des documents confidentiels », travaillant « pour les services spéciaux américains, d’autres agences ». « Il n’y a aucune restriction pour résoudre cette question. Nous sommes disposés à le faire, mais certains termes sont en cours de discussion via des canaux des services spéciaux. »
Le président russe a évoqué ses rapports avec la Chine avec laquelle son pays partage 4250 km de frontière. Il a mentionné la signature d’un contrat de plusieurs milliards dans le domaine technologique, soulignant un rapprochement inévitable entre les deux pays, malgré les efforts de l’Occident, en particulier des États-Unis, pour empêcher cette coopération. « On ne peut empêcher le soleil de se lever », a lancé Poutine.
Le président russe a évoqué « un monde qui bouge, des civilisations qui progressent et d’autres qui déclinent », comparant la situation à l’époque de « l’Empire Romain et des invasions barbares ». « Mais le processus est plus rapide actuellement. »
Pourtant Poutine a plaidé pour un nouvel ordre mondial : « Le monde devrait être un tout unique, la sécurité devrait être partagée plutôt que destinée au milliard doré, c’est le seul scénario où le monde pourrait être stable, durable et prévisible ». « Jusqu’à ce moment-là, tant que la tête est divisée en deux parties, c’est une maladie, une condition grave et défavorable. »
Face à un monde qui change, Poutine a déclaré que la « question est de savoir comment cela se produira ? Douloureusement et rapidement ou doucement et progressivement ». « Pour évaluer ces tendances et changer les politiques, nous avons besoin de personnes qui pensent à l’avenir, qui peuvent analyser et recommander certaines décisions au niveau des dirigeants politiques. »
Tucker Carlson a également évoqué le progrès technologique et en particulier l’Intelligence artificielle. S’il ne figure pas dans le who’s who du Forum économique mondial, Poutine est favorable à une régulation de l’IA, comme les contributeurs du FEM, Antonio Guterres, Macron, Sunak, Xi Jin Ping, Joe Biden, Von Der Leyen… « Le moment viendra de parvenir à un accord international sur la manière de réglementer ces choses », a déclaré Poutine.
Ainsi, le président Poutine s’est déclaré ouvert à la paix et a appelé à un nouvel ordre mondial ainsi qu’à une régulation de l’IA. Ces déclarations semblent confirmer celles prononcées en 2017 à Harvard par le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab. Bien que Poutine ne soit pas répertorié dans le who’s who du FEM, à cette époque, Schwab se vantait d’avoir placé à la tête de plusieurs pays des contributeurs de l’agenda 2030, parmi lesquels Emmanuel Macron, Justin Trudeau, Angela Merkel et Vladimir Poutine.