Si les relations entre les afro-américains et Donald Trump, qui était plutôt perçu comme le candidat des « Rednecks » et des déclassés de la « Manufacturing Belt », ont été plus que tumultueuses, ont assiste à un étonnant ralliement des rappeurs et de cette minorité à l’ancien président américain, qui agace les Démocrates, alors que leurs voix et la question de l’immigration sont au coeur de la campagne présidentielle.

Snoop Dogg, le rappeur californien qui présentera les JO de Paris pour la télé américaine en 2024, a récemment déclaré au journal britannique The Sunday Times qu’il éprouvait désormais « amour et respect pour Donald Trump ».

Cette déclaration peut sembler étonnante étant donné les échanges houleux entre les deux hommes ces dernières années. Bien qu’ils aient été brièvement amis à l’époque où Donald Trump était une personnalité médiatique, leur relation s’est rapidement détériorée lorsque Trump s’est engagé en politique. Les critiques de Snoop envers Trump étaient principalement liées à des questions politiques telles que le « Muslim Ban », les affaires immobilières de Trump et l’impunité des policiers impliqués dans la mort d’Afro-Américains. Snoop se dit toutefois reconnaissant suite à la grâce présidentielle accordée par Donald Trump à Michael Harris, co-fondateur du label Death Row, avec Suge Night, qui l’avait signé sur son label tout comme les légendes, Dr Dre, 2Pac, ou MC Hammer et qui avait été condamné à une peine de trente et un ans de prison pour trafic de drogue et conspiration en vue d’un meurtre.

Dans les dernières heures de son mandat, Donald Trump a également accordé des grâces aux rappeurs Lil Wayne et Kodak Black. Lil Wayne risquait jusqu’à 10 ans de prison pour possession d’armes, tandis que Kodak Black purgeait une peine de 46 mois pour falsification de documents dans le but d’acquérir des armes. Ces deux artistes hip-hop étaient parmi les rares à avoir exprimé leur soutien au président au cours des derniers mois, semblant être séduits par son « plan Platine » ayant pour objectif de « renforcer la prospérité économique des citoyens noirs », selon les dires de Donald Trump.

Mais le ralliement des rappeurs au candidat Donald Trump dépasse ces exemples présentés en général par les médias comme opportunistes. Lors des dernières élections présidentielles de 2020, Donald Trump avait recueilli 12% des voix de la communauté afro-américaine, contre 8% en 2016, selon les sondages réalisés par la National Public Radio. Alors qu’elle représente 12% des voix totales américaines, la communauté afro américaine est au coeur de toutes les attentions durant cette campagne. En 2020, déjà, Donald Trump avait fondé l’organisation « Black Voices For Trump », en vue de dragué l’électorat noir.

Au mois de février, Donald Trump, sans doute maladroitement, expliquait son succès auprès de populations qui « ont soufferts et ont été discriminées », qui s’identifiaient à lui, alors qu’il se dit victime d’une chasse aux sorcières. Les critiques de Donald Trump a l’égard de son adversaire et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Joe Biden, qu’il dépeint comme « un raciste vicieux » semblent en tout cas faire mouche. Il avait notamment reproché la proximité du président américain avec des ségrégationnistes noires. Lors d’une levée de fonds qui s’est déroulée en 2019 à New York, Biden avait évoqué ses rapports courtois avec deux anciens sénateurs américains décédés, James Eastland et Herman Talmadge, qui étaient des partisans de la ségrégation raciale. Le premier était notamment connu pour qualifier les noirs de « race inférieure ».

La communauté afro-américaine, s’est en tout cas appropriée la photo judiciaire de Donald Trump, qui est devenu un véritable symbole outre-atlantique. Le 31 avril dernier, Simon Ateba, postait un tweet où l’on pouvait voir Lil Pump exhibé fièrement un tatouage de cette photo sur sa jambe.

Entre temps, le chanteur Black Donald Trump a sorti le morceau « black maga » qui dépeint Donald Trump comme « le premier président noir ». « Les démocrates utilisent ma couleur juste pour rester riches », peut-ont entendre dans cette track.

D’après le journaliste Simon Ateba, les Démocrates s’attaqueraient désormais à « ces supporters noirs pro-trump, affirmant qu’aucun d’entre eux n’est inscrit sur les listes électorales ».

Ironie du sort, Elon Musk, a récemment mis en lumière un aspect controversé du système électoral américain lors d’une discussion avec le journaliste Don Lemon, soulevant des préoccupations concernant le système de blanchiment des votes démocrates, alors que les problèmes à la frontière mexicaine font débats à l’heure actuelle outre-atlantique. Musk mettait en avant la façon dont les immigrants clandestins sont comptés dans le recensement, ce qui accorde potentiellement plus de voix électorales aux démocrates.

En 2013, le Center for American Progress, un think tank américain de tendance progressiste fondé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, John Podesta, affirmait qu’« une voie vers la citoyenneté pour les 11 millions d’immigrants sans papiers de notre pays est le seul moyen de maintenir le niveau électoral [des démocrates] ». L’une des premières mesures prises par Joe Biden lors de son arrivée au pouvoir a été la régularisation massive des sans papiers…