Le président de la République Emmanuel Macron s’est rendu à Bordeaux le 9 février pour assister à la prestation de serment des nouveaux auditeurs de justice. Après avoir listé les périls de notre époque, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial a souhaité que la « République rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité ».
La cérémonie, qui s’est tenue pour la première fois au Palais des Congrès de Bordeaux, a rassemblé environ 2 000 invités, dont des auditeurs de justice, leurs familles, des personnalités politiques, des membres du corps judiciaire et des représentants de la société civile. Cette nouvelle promotion, composée de 459 nouveaux auditeurs de justice, est la plus grande de l’histoire de la Vᵉ République.
Le président Macron a débuté son discours en rendant hommage à Robert Badinter, décédé le jour même de sa visite à Bordeaux. Il a souligné le combat de cet avocat émérite pour la justice et les Lumières, annonçant qu’un hommage national serait organisé pour l’ancien ministre de la Justice.
« Vous aurez à vivre dans une époque où les vents mauvais se sont à nouveau levés », a prévenu le chef de l’Etat qui a également déploré qu’une partie de la société se fasse justice, elle même « par l’opprobre médiatique, par le bannissement social au mépris de la présomption d’innocence dans notre vie publique », alors que les affaires se multiplient au sein de la majorité.
« Pour réconcilier nos concitoyens avec l’autorité judiciaire, pour être à la hauteur aussi du moment que nous traversons, il faut que notre République rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité », a déclaré Emmanuel Macron. « Nous devons diviser les délais de notre justice par deux d’ici à 2027. Ce n’est pas un objectif, c’est un impératif, un impératif que porte le garde des Sceaux », a ajouté le président de la République.
Il a salué l’importance de la promotion 2024, la plus importante de l’histoire de la République, qui incarne l’effort massif entrepris pour renforcer la justice en France. Selon lui, cette promotion est appelée à devenir l’avant-garde d’une transformation judiciaire voulue par la Nation.
Mais il n’est pas certain que cette promotion soit le seul outil utilisé par l’Etat afin d’accélérer la vitesse des procédures. La France qui s’est engagée sur la voix de la numérisation de ces services publics et dont le chef de l’Etat veut faire le leader européen en matière d’Intelligence artificielle pourrait vouloir recourir à ce nouvel outil pour rendre la justice. En 2023, nous avions rencontré Ludovic Pailler, professeur Professeur de Droit privé et de sciences criminelles à Lyon 3 qui planchait sur un modèle d’IA susceptible de pouvoir rendre la justice dans le cadre de petites affaires.