William Robert Greer était un agent des services secrets des États-Unis, d’origine irlandaise, mais aussi membre de l’Ordre orange, une organisation protestante et maçonnique. Il est principalement connu pour avoir été le chauffeur de la limousine présidentielle dans laquelle se trouvait le président John F. Kennedy lors de son assassinat à Dallas, le 22 novembre 1963.
William Greer est né dans une ferme à Stewartstown, dans le comté de Tyrone, en Irlande. En 1929, il émigre aux États-Unis où il travaille pendant plus d’une décennie comme chauffeur et domestique pour plusieurs familles aisées, notamment la famille Lodge à Boston et une autre famille à Dobbs Ferry, New York. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la marine américaine et est affecté au yacht présidentiel en mai 1944. Après sa démobilisation en 1945, il rejoint les services secrets le 1er octobre de la même année. En 2013, on découvre qu’il avait été membre de l’Ordre d’Orange en Irlande avant son émigration.
Greer était souvent en contact avec le président Kennedy et sa famille. Il les conduisait fréquemment et était au volant de la limousine présidentielle le jour fatidique à Dallas. Son rôle lors de l’assassinat a fait l’objet de nombreuses analyses et critiques.
Témoignage et actions à Dallas
Greer a témoigné devant la Commission Warren le 9 mars 1964 qui avait été chargée par l’exécutif américain d’enquêter sur l’assassinat de JFK. Il a déclaré avoir entendu trois coups de feu : le premier, qu’il avait pris pour un bruit de moto, ne l’avait pas alerté. Ce n’est qu’après le second coup de feu, environ trois ou quatre secondes plus tard, qu’il s’est retourné et a remarqué que le gouverneur Connally était blessé. Greer a décrit les deux derniers tirs comme ayant été « quasiment simultanés ». Selon son neveu, Ken Torrens, lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Lee Harvey Oswald était coupable, Greer a répondu : « Pas de commentaire. »
Critiques et controverses
À l’époque, les protocoles des services secrets exigeaient que Greer attende les ordres de l’agent principal, Roy Kellerman, qui était assis à sa droite. Kellerman a déclaré avoir crié : « Sortons de là, nous avons été touchés », mais Greer aurait apparemment regardé en arrière vers Kennedy avant d’accélérer. Une vidéo circule sur les réseaux sociaux, dans laquelle, on voit William Greer se retourner et tenir quelque chose dans sa main.
Aucune sanction officielle n’a été prise contre les agents pour leur performance ce jour-là. Toutefois, Jackie Kennedy a exprimé en privé son mécontentement envers les services secrets, critiquant particulièrement Greer, qu’elle comparait à une nounou. Selon le récit de l’écrivain William Manchester dans son ouvrage semi-officiel sur l’assassinat, Greer aurait présenté ses excuses à Jackie Kennedy dans un moment émotionnel intense. Il aurait pris sa tête entre ses mains en sanglotant :
« Oh, Madame Kennedy, mon Dieu, mon Dieu. Je ne voulais pas, je n’ai pas entendu, j’aurais dû faire un écart avec la voiture. Je n’ai pas pu. Dès que j’ai vu, j’ai dévié. Si seulement j’avais vu à temps ! »
Héritage
Le rôle de William Greer lors de l’assassinat de Kennedy reste une source de débats et de spéculations. Malgré les critiques, ses actions sont souvent analysées dans le contexte des procédures et des pressions de l’époque, mettant en lumière les limites des protocoles des services secrets en 1963.
Greer a pris sa retraite des services secrets en 1966, invoquant des problèmes de santé, notamment un ulcère à l’estomac qui s’était aggravé après l’assassinat. Il s’installe à Waynesville, en Caroline du Nord, en 1973, où il meurt d’un cancer en 1985.