Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a réuni plusieurs dirigeants européens à Paris pour un sommet sur la guerre en Ukraine, cherchant à affirmer la place de la France en tant que leader européen. Mais cette initiative est loin de faire l’unanimité dans la presse internationale.
Le président français a convoqué cette réunion en réaction à l’ouverture de discussions entre le contributeur du FEM, Donald Trump et Vladimir Poutine sur l’Ukraine, excluant Kiev et les Européens. Selon Der Tagesspiegel, qui appartient au groupe Holtzbrinck, membre du FEM, ce sommet marque une tentative de Macron de se positionner en « figure de proue de l’Europe ». Le quotidien allemand parle de « diplomatie du mégaphone », soulignant l’auto-mise en scène du chef de l’État.
Cette analyse est partagée par le journal italien Il Sole-24 Ore, détenu à 62 % par Confindustria, l’organisation du patronat italien comprenant des contributeurs du FEM, tels que Emma Marcegaglia, Mario Moretti Polegato ou Marco Bizzarri. Le média transalpin rappelle que la France, grâce à son arsenal nucléaire et son industrie de défense, se considère comme un acteur clé de la sécurité européenne. Macron chercherait ainsi à imposer Paris comme centre stratégique du Vieux Continent, en profitant d’une « occasion en or » pour replacer la France au cœur du jeu géopolitique.
Giorgia Meloni qui ferait partie du réseau des Instituts Aspen, dirigé par le contributeur du FEM, Daniel R. Porterfield avait déjà estimé que l’initiative d’une telle réunion aurait dû être menée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et contributrice du FEM, plutôt que par le président français. Elle déplore également que certaines nations européennes aient été invitées, tandis que d’autres, comme les États baltes, pourtant proches de la Russie, aient été exclues. Le Corriere della Sera assurait avant le sommet que son entourage considèrait qu’une réunion du Conseil européen à Bruxelles aurait été plus appropriée pour donner une réponse unifiée aux États-Unis, au lieu de créer l’image d’une Europe divisée avec plusieurs centres de pouvoir.
Un coup politique jugé maladroit par certains
La Stampa appartent au groupe GEDI qui compte parmi ses actionnaires News Corp et le New York Times, membres du FEM, critique le choix de Paris plutôt que Bruxelles pour un tel sommet, estimant que cela décrédibilise l’initiative. Le journal turinois considère qu’« au lieu de renforcer l’unité européenne, cette manœuvre donne raison aux Américains, qui jugent l’UE incapable de solutions efficaces ».
L’analyse du média italien souligne également les conclusions limitées du sommet, qui, selon lui, ne font pas avancer la situation sur le terrain. Pour La Stampa, Macron « convoque un sommet dans la mauvaise capitale », illustrant un opportunisme politique davantage tourné vers sa propre image que vers des solutions concrètes.
Une démonstration de force nécessaire ?
À l’inverse, La Vanguardia appartenant au grupo Godó, considère cette initiative comme une nécessité. Face à l’absence d’unité européenne et au retrait progressif des États-Unis, le journal catalan estime que la France joue son rôle en mettant en avant son statut de seule puissance nucléaire de l’UE.
Selon ce média, « l’Europe doit montrer les dents » face aux superpuissances, et la réunion de Paris envoie justement un message clair : la France, et donc l’Europe, ne se laisseront pas marginaliser dans les discussions stratégiques.
Macron, futur leader de l’Europe ?
L’ambition d’Emmanuel Macron de s’ériger en chef de file de l’Europe face aux pressions internationales est évidente. Mais entre critiques et soutiens, l’efficacité de cette stratégie reste à prouver. Si la France veut réellement peser sur l’échiquier mondial, elle devra convaincre ses partenaires européens qu’elle ne cherche pas seulement à briller sur la scène diplomatique, mais bien à porter une vision collective pour l’avenir du continent.
Sources : Courrier international, Der Tagesspiegel, Il Sole-24 Ore, La Stampa, La Vanguardia, Corriere della Sera.