À la veille de la rencontre de Ligue des champions entre l’OM et Newcastle, des affrontements ont éclaté lundi soir dans les rues de Marseille. Malgré un dispositif sécuritaire massif, plusieurs vidéos montrent des bagarres entre supporters des deux camps, rappelant des précédents douloureux dans la cité phocéenne. Les autorités redoutent de nouveaux débordements avant le coup d’envoi prévu ce mardi à 21 heures.
La tension est toutefois montée d’un cran dans les rues de Marseille, où l’arrivée progressive de plusieurs centaines de supporters anglais a débouché lundi soir sur des scènes de violence. Dans un premier temps, quelques échanges bon enfant avaient laissé espérer une cohabitation apaisée, notamment autour de chants communs dirigés contre un rival parisien. Mais l’atmosphère a rapidement dégénéré, dévoilant une réalité autrement plus brutale.
Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des groupes opposés s’affronter violemment, parfois à coups de casques de scooter, comme si un vieux démon marseillais se réveillait.
Un bar rassemblant des fans de Newcastle a également été visé par des tirs de gaz lacrymogènes, selon les témoignages de plusieurs supporters britanniques publiés sur X. Au même moment, près du Vieux-Port, les cars de CRS se multipliaient déjà dans l’espoir de prévenir les débordements.
Cette montée des tensions survient alors que la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a déclenché un dispositif d’envergure pour encadrer l’arrivée de plus de 3 000 supporters anglais. Un arrêté interdit à toute personne se revendiquant de Newcastle de circuler ou de stationner librement dans certains secteurs de la ville, tandis qu’un autre proscrit l’usage et le transport d’engins pyrotechniques aux abords du stade Orange Vélodrome. Une batterie de mesures qui traduit l’appréhension des autorités, largement nourrie par les précédents marseillais.
Car le souvenir de l’Euro 2016 flotte encore dans l’air, douloureux et persistant. Les affrontements d’une rare violence entre Anglais et Russes avaient alors traumatisé la ville, comme un écho lointain à d’autres scènes survenues en 1998 lors du Mondial, lorsque des bagarres avaient opposé locaux et supporters britanniques avant une rencontre contre la Tunisie. Cette mémoire collective explique sans doute la prudence extrême d’un préfet décidé à déployer drones, compagnies de CRS et unités de forces mobiles dans les zones jugées sensibles.
Selon RMC Sport, environ 500 supporters anglais étaient déjà présents lundi, le reste du contingent devant arriver ce mardi. La préfecture a annoncé que le dispositif de sécurité serait encore renforcé à l’approche du match, considéré comme à haut risque. Alors que Marseille s’apprête à accueillir une nouvelle soirée de football européen, l’enjeu dépasse bien le rectangle vert : préserver la ville d’une nouvelle flambée de violences.
D’autant plus que la cité phocéennes est sous les feux de l’actualité dans le cadre de la lutte contre les trafics de stup’ et que selon un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD publié le 20 novembre, 72 % de Français seraient favorables à l’instauration d’un état d’urgence dans la ville. Une mesure qui serait notamment réclamée par le député RN des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio.
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