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Jean-Noël Barrot. Photo : @UE

Trafic de drogue : la France veut imposer des sanctions européennes après l’assassinat de Mehdi Kessaci

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Quelques jours après l’assassinat de Mehdi Kessaci près de Marseille, le gouvernement français pousse pour un régime européen de sanctions visant les grands trafiquants. Le ministre des Affaires étrangères et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, JeanNoël Barrot appelle à geler leurs avoirs et bloquer leur accès au territoire européen, tandis que les experts jugent l’effort nécessaire mais insuffisant sans coopération internationale élargie.

La France entend porter la lutte contre le narcotrafic sur la scène européenne. À Bruxelles, Jean-Noël Barrot, a présenté le 18 novembre dernier une initiative visant à instaurer un « régime transversal » de sanctions contre les grands criminels organisés opérant en Europe. Cette proposition survient dans un climat d’émotion nationale, quelques jours après l’assassinat de Mehdi Kessaci, frère d’Amine Kessaci — militant marseillais engagé contre les réseaux de drogue — un meurtre qui a ravivé l’indignation face à la violence endémique liée aux trafics.

Le dispositif envisagé par le Quai d’Orsay permettrait de frapper au portefeuille les organisations criminelles : gel des biens en Europe, interdiction des transactions financières, et bannissement du territoire européen pour les chefs de réseau. L’objectif est clair : assécher les leviers financiers permettant aux cartels de blanchir et réinvestir l’argent de la drogue, un marché estimé à près de 7 milliards d’euros en France.

Mais cette stratégie, bien qu’inédite à l’échelle européenne, ne convainc pas totalement les spécialistes. Selon Bertrand Monnet, titulaire de la chaire de management des risques criminels à l‘Edhec, école de commerce membre du Forum économique mondial, ce mécanisme, limité au périmètre de l’UE, risque de manquer sa cible. « Beaucoup de narcotrafiquants et de grands blanchisseurs ne vivent pas dans l’Union européenne. Cela n’aura donc pas d’impact pour eux », explique-t-il sur RMC. Un constat qui semble renforcer l’idée que pour lutter efficacement contre ces réseaux, il faudra aller au-delà des frontières européennes.

L’exemple récent obtenu par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, illustre cette nécessité. La saisie de plusieurs dizaines d’appartements à Dubaï, émirat dirigé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mohammed Bin Rashid, a montré que la pression sur certains paradis bancaires peut donner des résultats concrets. « Faire pression sur Dubaï pour qu’ils saisissent des actifs immobiliers, c’est très neuf et cela gêne beaucoup les narcotrafiquants », souligne Monnet, ajoutant qu’une action coordonnée internationale est indispensable.

Sur le terrain, pourtant, la défiance persiste. Dans les quartiers marseillais meurtris par les règlements de comptes, les annonces politiques ne suffisent plus à masquer la lassitude. Amine Kessaci, frère de Mehdi, a quant à lui dénoncé un crime qui vise non seulement un militant, mais « la liberté d’expression » elle-même.

Face à un narcotrafic ultraviolent, internationalisé et plus riche que jamais, la France cherche désormais à entraîner l’Union européenne dans une riposte de grande ampleur. Mais pour certains experts proches des cercles mondialistes, seule une coalition globale, capable d’agir jusqu’aux sanctuaires financiers extérieurs à l’UE, pourra réellement perturber les circuits du blanchiment et freiner la spirale meurtrière qui frappe Marseille et d’autres villes du continent.

Sources :

RMC / BFMTV, AFP

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