L’ancien conseiller municipal Mokrane Kessi, connu pour son parcours politique atypique, a envoyé un communiqué au nom de La France insoumise pour appeler à une candidature à Vénissieux. Problème : il n’est pas membre du mouvement, ce qui a fait réagir les Insoumis locaux.
C’est une démarche qui fait grincer des dents à gauche.
Le 29 octobre, Mokrane Kessi, président de l’association France des banlieues et ancien conseiller municipal de Vénissieux, a adressé à plusieurs rédactions un communiqué aux couleurs de La France insoumise (LFI).
Dans ce texte, il appelle à « construire l’union populaire » à Vénissieux en vue des élections municipales de 2026, se présentant comme coordinateur local de l’Union populaire Vénissieux aux côtés de Sihem Maouchi.
Mais du côté des Insoumis de la ville, la surprise est totale : Mokrane Kessi n’est pas membre de LFI.
Un mouvement encore en attente de son candidat
À ce jour, aucun candidat officiel n’a été désigné par La France insoumise à Vénissieux.
Le député de la circonscription, Idir Boumertit, apparaît comme le favori naturel, mais le processus de désignation n’est pas encore engagé.
« Provoquer les choses » pour faire avancer LFI
Malgré les critiques essuyées, Mokrane Kessi assume son geste. Ancien élu apparenté communiste jusqu’en 2011, passé successivement par le PS, l’UMP, puis sans étiquette, avant de se rapprocher du Parti de gauche, il affirme que son initiative n’a rien de provocateur.
« Le but, c’est de faire réagir LFI, de montrer qu’il y a des gens prêts à travailler sur un programme pour Vénissieux. Tout le monde attend, rien n’avance. C’est une démarche militante pour provoquer les choses », explique-t-il.
L’intéressé reconnaît ne pas avoir de contact direct avec les responsables locaux de LFI, ni avec le député Boumertit.
Et s’il ne se dit pas candidat “pour l’instant”, il ajoute dans un sourire :
« Si le député ne veut pas y aller, on ira. »
Un épisode révélateur des tensions à gauche
Cet épisode illustre les tiraillements internes à la gauche vénissiane, déjà marquée par les rivalités entre communistes, insoumis et écologistes à l’approche des municipales.
La maire sortante Michèle Picard (PCF) a déjà annoncé sa candidature, tandis que du côté de la droite, Quentin Taïeb (Les Républicains – RN) s’est déclaré prêt à « remettre de l’ordre à Vénissieux ».
La campagne s’annonce donc animée dans la troisième ville du Rhône, où les alliances comme les ambitions personnelles risquent encore d’alimenter les débats dans les mois à venir.
Source : Le Progrès.