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Marine Tondelier. Photo : @Selbymay

Université d’été des Écologistes : Marine Tondelier appelle à une primaire de gauche et à un front antifasciste

Aux journées d’été des Écologistes, Marine Tondelier a exhorté les forces de gauche à dépasser leurs divisions et à se préparer à l’échéance présidentielle de 2027. Tout en plaidant pour une primaire commune, la cheffe des Verts a aussi sonné l’alarme face à la montée de l’extrême droite et promis une riposte : « un backlash populaire ».

L’unité affichée sur la scène des journées d’été des Écologistes contraste avec les fractures bien réelles de la gauche française. Réunis à Strasbourg du 21 au 23 août, les partenaires du Nouveau Front populaire – socialistes, insoumis, communistes et membres de Place publique – ont répondu à l’appel de Marine Tondelier. Mais derrière cette démonstration de cohésion, les ambitions contradictoires de Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann pour 2027 laissent planer le spectre d’une nouvelle désunion.

Dans un discours offensif, la secrétaire nationale des Verts a appelé à en finir avec les querelles de personnes et les attaques internes. « Arrêtons avec les attaques personnelles, les guerres picrocholines et les gnagnagna… On n’a pas le temps ! » a-t-elle lancé, plaidant une fois de plus pour une primaire de toute la gauche, de Mélenchon à Glucksmann.

Mais au-delà des rivalités électorales, c’est la montée de l’extrême droite qui a dominé les débats de Strasbourg. Pas moins de six ateliers y étaient consacrés, dans une ville choisie pour son histoire : annexée par le IIIe Reich en 1940, Strasbourg incarne autant la mémoire de l’occupation que celle de la réconciliation européenne. « La France pourrait être le prochain domino à tomber en 2027 », a mis en garde Marine Tondelier, accusant Emmanuel Macron d’avoir ouvert la voie à une « bascule fasciste ».

Historiens, avocats, eurodéputés et militants ont multiplié les alertes. Johann Chapoutot a tracé un parallèle entre l’« extrême centre » macroniste et la République de Weimar. L’eurodéputée Mélissa Camara a dénoncé la récupération du vocabulaire progressiste par l’extrême droite, désormais capable de détourner le discours sur les droits des femmes ou des minorités à des fins suprémacistes.

Face à ce constat, la cheffe des Verts a promis une stratégie résolument antifasciste. « Notre ligne politique sera l’écologie, et notre ligne stratégique sera l’antifascisme », a-t-elle déclaré. Citant la mobilisation contre la loi Duplomb et l’ampleur de la Pride de Budapest, elle a affirmé croire à un « backlash du backlash », une contre-offensive populaire face à la réaction.

L’eurodéputé David Cormand a résumé l’urgence : seule une union de la gauche permettra de « hacker » les populistes et de bloquer Marine Le Pen ou Jordan Bardella à l’Élysée. Un avertissement partagé par de nombreux responsables présents, de Clémentine Autain à Olivier Faure, en passant par Alma Dufour et Igor Zamichiei.

Reste à savoir si ces appels seront suivis d’effet. Marine Tondelier a promis d’annoncer à l’automne si elle-même se lance dans la bataille présidentielle. Mais à ses yeux, une chose est certaine : les écologistes ne se contenteront plus de jouer les arbitres. Ils entendent peser au premier plan dans la recomposition de la gauche et dans la riposte face à l’extrême droite.

Sources :
20 Minutes – Université d’été des Écologistes : Marine Tondelier appelle à une primaire de toute la gauche (22 août 2025) – lien
Mediapart – Face à la « bascule fasciste », les écolos appellent à un « backlash populaire » (22 août 2025) – lien

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