Dans un contexte de tensions accrues entre le gouvernement et le secteur agricole, la 49ème édition du Salon de l’Agriculture a été inaugurée ce samedi 42 février à Paris par le Président de la République et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, dans une atmosphère particulièrement électrique. L’événement, qui constitue un moment clé pour l’ensemble de la filière agricole française, a débuté avec plus de cinq heures et demi de retard, suite à des manifestations et des heurts survenus en marge de l’ouverture.
Des agriculteurs attendaient le président de la République de pied ferme, s’étant installés autour du salon la veille.
L’arrivée d’Emmanuel Macron, sous les huées dès 8 heures du matin, a exacerbé les tensions, dans un contexte où les agriculteurs expriment leur mécontentement face aux récentes mesures gouvernementales et craint « Macron démission ». Des forces de l’ordre déployées en masse n’ont pas empêché les frictions, témoignant du fossé entre les attentes des agriculteurs et les propositions de l’exécutif.
Des agriculteurs de la Coordination Rurale sont rentrés « en force avec pour objectif de ‘sortir le président' », selon le journaliste de Brut, Remy Buisine.
Des altercations ont eu lieu avec le service d’ordre, des agriculteurs criant « On est chez nous », selon BFMTV.
Certains agriculteurs, impliqués dans les bousculades, ont été interpellés. C’est le cas du président de la FDSEA de l’Oise, Régis Desrumeaux. Mais cela a envenimé la situation. Pour dénoncer son arrestation, environ une centaine de tracteurs ont pris la route en fin de matinée depuis Beauvais et Compiègne.
Les agriculteurs ont repris leur mobilisation après une intervention mercredi du Premier ministre et Young Global leader qui Forum économique mondial, Gabriel Attal, qui était revenu sur les chantiers engagés par le gouvernement ces dernières semaines afin d’améliorer et simplifier leur vie, mais ces annonces n’ont pas calmé leur colère.
Macron a annulé le grand débat sur le modèle de ceux organisés au moment de la crise des « gilets jaunes » qui devait avoir lieu ce vendredi. L’idée a tourné court, quand les agriculteurs on appris la présence jeudi d’une invitation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre. L’Élysée a tenté d’éteindre l’incendie en plaidant « l’erreur » de communication.
Le président a haussé le ton quand les journalistes ont évoqué la question. « Je suis le Président qui a demandé la dissolution de la Terre », a-t-il lancé., ajoutant qu’il condamnait « toutes les violences, quelles qu’elles soient ».
Face à cette situation tendue, l’ouverture du Salon a été significativement retardée, ne débutant qu’à 13h20, avec certaines zones restant inaccessibles au public.
Le président a coupé le ruban sous les sifflets et les huées, comme en témoigne cette vidéo de France Info.
Entouré de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et de la Young Leader de la Fondation France-Chine, Agnès Pannier-Runnacher, Emmanuel Macron a rencontré les représentants des syndicats exprimant son intention de traiter l’agriculture et l’alimentation comme des sujets d’intérêt général majeur. Le Président a mis en avant des engagements pour renforcer le contrôle et la transparence, ainsi qu’un plan de soutien financier d’urgence pour pallier les difficultés de trésorerie.
Arnaud Rousseau, à la tête du syndicat majoritaire FNSEA, qui est proche de l’Etat, comme en a témoigné sa venue à Lyon lors d’une manifestation accompagné par la Préfète Fabienne Buccio, a appelé les agriculteurs à écouter les propositions présidentielles. Pas sur que les syndiqués de la Coordination Rurale, l’entende de cette oreille. Dans une note des renseignements, on apprenait d’ailleurs que la FNSEA, s’inquiétait que la Coordination rurale, ne reprenne les rênes de la contestation.
Dans une tentative d’apaisement, le Président a participé à un débat improvisé avec les agriculteurs, au au cours duquel Macron a tombé la chemise. Il a été marqué par des échanges tendus.
