Au lendemain de sa rencontre avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky a accordé une interview stratégique à Fox News. S’il a confirmé qu’un accord de paix avec Moscou est « proche », le président ukrainien a réaffirmé avec fermeté que toute solution impliquant un retrait du Donbass reste inacceptable pour Kiev, faisant de la question territoriale le principal point de blocage des négociations.
La séquence diplomatique s’accélère autour du conflit ukrainien, mais les lignes rouges demeurent. Dans une interview accordée à Fox News, quelques heures après ses discussions avec le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald J. Trump à Mar-a-Lago, le contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky a tenu à clarifier la position de Kiev face aux pressions croissantes en faveur d’un compromis rapide.
Devant le journaliste Bret Baier, le chef de l’État ukrainien a reconnu que les négociations avec Moscou avaient nettement progressé. « Même avec une seule question aujourd’hui, nous avons été très proches », a-t-il déclaré, allant jusqu’à évoquer un accord potentiel « à portée de main ». Mais cette avancée reste suspendue à un obstacle majeur : le sort des territoires occupés à l’est du pays. « Le problème, c’est la question des territoires », a-t-il résumé sans détour.
Zelensky a déclaré que « toutes les partis doivent comprendre que la pire façon de sortir de la crise serait de partir du Donbass. Ce serait un grand risque pour l’Ukraine et le référendum ne serait pas positif ».
Il a déclaré que la Constitution ukrainienne interdit toute renonciation unilatérale à une partie du territoire national, rendant juridiquement impossible un accord entérinant la perte définitive de régions comme Donetsk ou Louhansk alors que lors de la conférence de presse commune qu’il avait tenue avec Trump, il avait laissé la porte ouverte à cette possibilité et à l’organisation d’un réferendum. Sur Fox News, il a affirmé que céder sous la contrainte militaire reviendrait à légitimer l’usage de la force pour redessiner les frontières en Europe.
Dans cette interview, Zelensky a également mis en doute la sincérité de Moscou. Il a affirmé ne pas faire confiance à Vladimir Poutine, estimant que le dirigeant russe « ne veut pas vraiment la paix » malgré les lourdes pertes humaines subies par ses forces. Selon lui, les déclarations conciliantes adressées à Donald Trump ne reflètent pas la réalité de la stratégie russe sur le terrain.
Ces propos interviennent dans un contexte diplomatique particulièrement tendu. Donald Trump, qui multiplie les contacts avec Kiev et Moscou, cherche à jouer un rôle central dans la conclusion d’un accord mettant fin à ce que Zelensky qualifie de plus grande guerre en Europe depuis des décennies.
La séquence Fox News survient également après une nouvelle escalade verbale entre Kiev et Moscou, la Russie accusant l’Ukraine d’avoir visé la résidence de Vladimir Poutine dans la région de Novgorod, une accusation démentie par Kiev, mais qui intervient après l’assassinat d’un haut gradé à Moscou.
En s’adressant directement au public américain, Volodymyr Zelensky cherche à peser sur le débat aux États-Unis et à rappeler que toute paix durable ne pourra se faire au prix d’un abandon du Donbass. Si l’accord est « proche », insiste-t-il, il ne saurait être conclu au détriment de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, condition qu’il juge indispensable à une paix juste et durable.
Ainsi, la paix semble plus loin que jamais, alors que la Russie reste également inflexible sur cette question, sauf retournement de situation.
Sources :
Fox News – AFP