Les autorités ukrainiennes ont annoncé l’interpellation de Ruslan Pokotylo, ancien responsable du ministère de la Défense, accusé d’avoir organisé la vente illégale de navires militaires désarmés. Deux employés de l’entreprise publique Ukrspetstorg ont également été arrêtés. Une enquête est en cours pour fraude et détournement de biens de l’État.
La police de Kiev et le bureau du procureur général ont révélé, mercredi 10 décembre, le démantèlement d’un réseau de vente illégale de navires militaires ukrainiens désarmés. Au cœur de ce système présumé, Ruslan Pokotylo, un ancien cadre du ministère de la Défense, qui travaillait au département chargé de la cession des biens militaires. Selon les premiers éléments rendus publics, l’homme aurait supervisé un stratagème destiné à détourner six navires appartenant à la marine ukrainienne, pourtant destinés au démantèlement.
Les autorités détaillent sur Telegram la mécanique de la fraude : Pokotylo aurait collaboré avec deux employés de l’entreprise d’État Ukrspetstorg, officiellement mandatée pour procéder à la déconstruction de ces navires. Ensemble, ils auraient sous-estimé l’état réel des bâtiments afin d’en réduire artificiellement la valeur, permettant ensuite leur revente frauduleuse à des ferrailleurs. La manœuvre aurait été facilitée par un faux appel d’offres, conçu pour garantir qu’Ukrspetstorg soit retenue comme prestataire unique, malgré la participation fictive d’autres entreprises.
Les informations de RBC Ukraine indiquent que l’opération aurait permis à la société d’État de capter un avantage financier d’environ 20 000 dollars, au détriment des fonds publics. Une somme modeste à l’échelle des dépenses militaires, mais révélatrice, pour les enquêteurs, d’une vulnérabilité structurelle dans les procédures de cession du matériel désarmé.
L’affaire résonne comme un nouveau rappel de la nécessité de lutter contre la corruption au sein de secteurs stratégiques de l’Ukraine du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, de Volodymyr Zelensky, alors que son ancien bras droit vient de quitter son poste suite à un scandale à 100 millions d’euros dans lequel il semble impliqué.
Kiev met en avant cette opération policière comme une preuve de sa détermination à assainir la gestion de son appareil militaire. Mais l’enquête, toujours en cours, devra éclairer l’ampleur réelle du réseau, ses ramifications éventuelles et les failles administratives qui ont rendu possible une telle opération.
Au-delà du précédent juridique, cette affaire met en lumière un paradoxe saisissant : alors que l’Ukraine réclame un soutien accru en matériel naval et veille à chaque unité disponible dans le cadre de son effort de guerre, certains de ses propres responsables auraient contribué à détourner des ressources stratégiques, même désarmées, au profit d’intérêts privés. Les conclusions des procureurs sont désormais attendues, tandis que les trois suspects pourraient faire face à des poursuites pour fraude, détournement de biens publics et organisation criminelle.
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