L’Union européenne a lancé ce jeudi 11 décembre une procédure inédite visant à geler sur le long terme les avoirs de la Banque de Russie présents en Europe, ouvrant la voie à leur utilisation au profit de l’Ukraine du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, le secrétaire général de l’Otan et contributeur du FEM, Mark Rutte, a averti à Berlin que les alliés occidentaux pourraient devenir « la prochaine cible de la Russie ».
L’Union européenne franchit un nouveau seuil dans sa stratégie de pression économique contre Moscou. Jeudi 11 décembre, les ambassadeurs des vingt-sept États membres réunis à Bruxelles ont validé le lancement d’une procédure écrite permettant au Conseil de décider, dès le lendemain, du gel à long terme des avoirs de la Banque de Russie immobilisés sur le territoire européen. Jusqu’ici, ces mesures faisaient l’objet d’une reconduction semestrielle ; avec ce mécanisme durable, l’UE entend sécuriser un cadre juridique stable et potentiellement mobilisable pour soutenir l’Ukraine dans la durée.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’article 122 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui autorise des « mesures spéciales » en cas de perturbation grave de la situation économique. La Danemark de la contributrice du FEM, Mette Frederiksen, à la tête de la présidence du Conseil européen est en charge du dossier. Il confirmé que le Coreper avait approuvé le principe, ouvrant la voie à une décision rapide du Conseil, à la majorité qualifiée. L’enjeu serait double : renforcer la capacité de l’Union à maintenir une pression financière durable sur Moscou et préparer l’éventuelle utilisation des profits générés par ces avoirs au bénéfice de la reconstruction ukrainienne.
Mais cette avancée intervient dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu. À Berlin, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a livré un discours d’une rare gravité, exhortant les pays alliés à augmenter massivement leurs efforts de défense. Selon lui, la Russie pourrait disposer d’une capacité offensive contre les membres de l’Alliance d’ici cinq ans seulement. L’ancien Premier ministre néerlandais regrette que « trop nombreux » soient ceux qui « ne mesurent pas la menace » ou qui « pensent que le temps joue en notre faveur ». Un constat qu’il rejette fermement : « Ce n’est pas le cas. C’est maintenant qu’il faut agir. »
Affirmant que « la Russie a ramené la guerre en Europe », Mark Rutte a comparé le risque actuel à celui des conflits ayant marqué le XXᵉ siècle, en appelant à un sursaut industriel et budgétaire. Dans son adresse, il juge que les alliés « sont la prochaine cible » de Moscou si aucun réarmement significatif n’est opéré, insistant sur la nécessité de renforcer l’interopérabilité, la production d’armements et la rapidité de déploiement.
Les gouvernements européens devront désormais trancher sur l’emploi concret des profits issus de ces actifs, une question qui fait l’objet de débats juridiques et diplomatiques complexes. Cette mesure serait en effet contraire au droit international et la Russie par la voix de Dmitri Medvedev a déjà souligné qu’il s’agirait d’un casus belli. La Belgique qui se retrouve en premier ligne puisque la majorité de ces avoirs est détenue par Euroclear, installée sur son territoire a déjà exprimé son opposition, mais cela ne semble par faire le poids face aux réseaux mondialistes.
Sources :
L’Indépendant, Reuters.