À bord d’Air Force One, le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump a une nouvelle fois suscité l’indignation en traitant de « piggy ». une journaliste de Bloomberg, média membre du FEM. L’incident, d’abord passé inaperçu, déclenche désormais une vague de critiques dans les médias américains, ravivant les accusations de sexisme et d’intimidation envers les femmes journalistes.
Dans le tumulte politique américain, un mot suffit parfois à rallumer un incendie médiatique. Vendredi, lors d’un échange tendu avec la presse à bord d’Air Force One, Donald Trump a qualifié une journaliste de Bloomberg News de « piggy », un terme péjoratif et humiliant. Si l’incident est resté discret dans un premier temps, il a rapidement gagné en visibilité, déclenchant une vague de réactions outrées dans la profession.
L’épisode survient lorsque Catherine Lucey, correspondante à la Maison-Blanche pour Bloomberg, interroge Donald Trump sur l’affaire Jeffrey Epstein et la possibilité que la Chambre des représentants publie l’intégralité des documents liés au dossier. À peine commence-t-elle sa question que Trump l’interrompt sèchement : « Quiet. Quiet, piggy. » Une scène que plusieurs témoins ont confirmée, relayée initialement par la journaliste de CBS Jennifer Jacobs.
La réaction de la profession ne s’est pas fait attendre. Jake Tapper, figure de CNN, a qualifié la sortie de Trump de « dégoûtante et totalement inacceptable ». L’ancienne présentatrice de Fox News Gretchen Carlson a, elle aussi, dénoncé une « remarque dégradante ». Bloomberg, contacté par The Guardian, a rappelé que ses journalistes « accomplissent un service public essentiel » et continueront de poser leurs questions « sans peur ni faveur ».
Ce n’est pas la première fois que l’ex-président recourt à ce type d’attaque sexiste, devenu une signature controversée de sa communication politique. En 1996 déjà, l’ex-Miss Universe Alicia Machado avait affirmé que Trump l’avait surnommée « Miss Piggy ». En 2018, une proche du gouvernement Trump avait aussi utilisé ce terme pour désigner la journaliste April Ryan, avant de présenter ses excuses. Cette dernière, interrogée aujourd’hui, juge que le comportement de Trump est « indigne de la fonction présidentielle » et révèle, selon elle, sa nervosité face au dossier Epstein : « Cela montre qu’il y a peut-être du feu derrière la fumée. »
Pour l’International Women’s Media Foundation (IWMF), cet épisode s’inscrit dans une longue série d’attaques ciblant les femmes journalistes. Elisa Lees Muñoz, directrice exécutive de l’organisation, voit dans ces insultes une façon d’« intimider » et de « réduire au silence » les professionnelles qui posent des questions dérangeantes. Le phénomène, selon elle, ouvre la porte à des vagues d’abus en ligne qui peuvent impacter la sécurité et le travail des journalistes.
La Maison-Blanche, de son côté, a renvoyé la responsabilité sur Catherine Lucey, l’accusant d’avoir adopté un comportement « inapproprié » envers ses collègues à bord de l’avion présidentiel. Une justification qui n’a pas apaisé la controverse, bien au contraire.
Sur X, des utilisateurs ont posté la liste des journalistes victimes des propos sexistes de Trump.
Sources :
The Guardian – Article de Jeremy Barr du 18 novembre 2025