La tournée de Donald Trump au Moyen-Orient continue de susciter l’attention internationale. Après ses arrêts au Qatar et en Arabie Saoudite, le président des États-Unis a entamé une visite aux Émirats Arabes Unis, marquée par des discussions stratégiques, des rencontres diplomatiques et des annonces concernant les relations commerciales et géopolitiques. Cette série de visites se déroule sur fond de discussions sur la paix en Ukraine, les sanctions contre la Syrie, ainsi que des enjeux économiques majeurs avec des partenaires du Golfe.
Au début de sa tournée, Trump a souligné les relations solides entre les États-Unis et ses alliés du Golfe, notamment en matière de défense et de sécurité. Lors de sa visite au Qatar, il a remercié les troupes américaines stationnées sur la base aérienne d’Al Udeid, la plus grande installation militaire des États-Unis au Moyen-Orient. Trump a réaffirmé sa priorité de mettre fin aux conflits tout en assurant que les États-Unis seraient prêts à utiliser leur puissance militaire si nécessaire pour défendre leurs intérêts et ceux de leurs partenaires.
Pendant cette étape, il a également abordé des questions commerciales, suggérant que les États-Unis et l’Inde avaient conclu un accord favorable, notamment en ce qui concerne les tarifs douaniers.
L’Arabie Saoudite : Un accueil royal et des annonces commerciales
Dans le cadre de sa visite en Arabie Saoudite, Trump a été accueilli avec des cérémonies grandioses, incluant des honneurs militaires et un tapis royal pour marquer son importance dans les relations bilatérales. Il a eu des échanges avec le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, mettant en avant des initiatives économiques et énergétiques, notamment des investissements américains dans les infrastructures saoudiennes. Une pluie de contrats ont été signés. La Maison Blanche a par exemple indiqué que l’Arabie saoudite avait signé «le contrat de ventes d’armes le plus important de l’histoire» d’un montant de 142 milliards de dollars qui venait s’ajouter à l’annonce d’un investissement de 600 milliards de dollars saoudiens dans la Tech américaine.
Trump a aussi évoqué des discussions avec le président russe Vladimir Poutine, soulignant la nécessité d’une rencontre pour avancer dans la résolution du conflit en Ukraine. Bien qu’il ait suggéré que Poutine pourrait être réceptif à sa médiation, Trump a précisé que les négociations ne progresseraient véritablement que lorsqu’il se retrouverait en face-à-face avec le leader russe.
Une visite à Doha sous le signe de l’aéronautique
Le pays a réservé un accueil particulièrement chaleureux au président américain, offrant un escorte de huit chasseurs à bord de l’Air Force One.
Le Qatar a également proposé aux États-Unis un Boeing 747-8 d’une valeur estimée à 400 millions de dollars. Le président américain a indiqué qu’il serait ridicule de refuser une telle offre et annoncé la commande de Qatar Airways « la plus importante dans l’histoire de Boeing », d’un montant de « plus de 200 milliards de dollars » pour 160 avions, mais la Maison Blanche, dans un second temps, a évoqué l’acquisition de 210 appareils pour 96 milliards de dollars. L’écart pourrait s’expliquer par la différence entre des commandes fermes et celles en option selon l’AFP.
À Doha, Trump a également évoqué l’idée d’une « zone de liberté » à Gaza, un concept qu’il a déjà proposé par le passé, visant à prendre le contrôle de la région pour mettre fin à la violence et favoriser la reconstruction.
Aux Émirats Arabes Unis : Une visite sous le signe des affaires et de la diplomatie
Lors de son arrivée à Abu Dhabi, Trump a été reçu par le président des Émirats Arabes Unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyan, avec une cérémonie traditionnelle incluant des danses et des chants. Ce moment symbolique reflétait l’importance stratégique de la visite, qui mettait en avant la coopération économique entre les deux nations, notamment dans des secteurs tels que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs et l’énergie.
Trump a également invité le président émirati à se rendre à la Maison Blanche, une invitation marquée par les discussions autour des investissements massifs des Émirats dans des secteurs technologiques clés. Le cheikh Mohammed ben Zayed a indiqué que son pays «prévoit d’investir 1400 milliards de dollars aux États-Unis (…) au cours des dix prochaines années» dans ces domaines.
Ces engagements sont destinés à renforcer les liens économiques et à favoriser la diversification des économies du Golfe, loin de leur dépendance traditionnelle aux énergies fossiles.
La Syrie et les sanctions : Des décisions cruciales en perspective
Un autre point majeur de cette tournée a été l’annonce de la levée partielle des sanctions contre la Syrie. Trump a évoqué l’intention des États-Unis de lever certaines restrictions, tout en maintenant des sanctions dans le cadre de la loi César. Cette décision fait suite à des discussions en cours sur la normalisation des relations avec le gouvernement syrien, représenté par l’intermédiaire de son président par intérim Ahmed al-Sharaa.
Le rôle des États-Unis dans la paix en Ukraine : Un enjeu majeur
En marge de ses visites diplomatiques, Trump a continué de jouer un rôle central dans les discussions internationales sur le conflit en Ukraine, même s’il ne s’est pas rendu en Turquie aujourd’hui comme il l’avait laissé entendre. Le président américain avait insinué qu’il pourrait annuler son voyage au Moyen-Orient pour participer aux négociations, après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky eut déclaré qu’il serait « reconnaissant » de sa présence et que Trump avait affirmé que le président russe Vladimir Poutine « souhaiterait (s)a présence ».
Depuis Antalya, en Turquie, le secrétaire d’État Marco Rubio, a déclaré que le président américain était « ouvert à pratiquement tout mécanisme pour parvenir à une paix juste, durable et pérenne », lors d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères truques et américains.
Rubio a également réitéré la position de l’administration Trump selon laquelle il n’existe « aucune solution militaire » à la guerre déclenchée par l’invasion russe de son voisin en 2022.