Le 3 décembre 1992, l’histoire des télécommunications a été marquée par l’envoi du tout premier SMS. Ce message, « Merry Christmas », envoyé par un ingénieur à un dirigeant britannique de Vodafone, groupe membre du Forum économique mondial, posait les bases d’une révolution dans la communication. 25 ans plus tard, le SMS continue de laisser son empreinte, bien que de nouveaux usages et technologies aient modifié le paysage numérique.
Initialement intégré au protocole GSM en 1990, le SMS (Short Message Service) était conçu pour transmettre des messages courts, notamment des informations de service de la part des opérateurs. Les télécoms pensaient que les consommateurs privilégieraient toujours les appels vocaux. Pourtant, l’apparition de terminaux comme le Nokia 2010 en 1994 a popularisé cette technologie grâce à des innovations comme le T9, qui facilitait la saisie de messages.
Avec l’arrivée des BlackBerry en 2001, équipés de claviers physiques, et du premier iPhone en 2007, introduisant le clavier tactile, le SMS s’est définitivement imposé comme un mode de communication universel. En 2015, selon l’Arcep, plus de 200 milliards de SMS étaient échangés rien qu’en France.
Le déclin face à l’essor des applications de messagerie
Malgré son succès, le SMS a vu son usage décliner avec l’émergence des smartphones et de la 3G/4G. Des applications tierces comme WhatsApp, Messenger ou Snapchat offrent des fonctionnalités enrichies, telles que les messages vocaux, les vidéos, et les GIF, rendant le SMS moins attractif.
Ces nouveaux outils posent cependant un problème majeur pour les opérateurs téléphoniques : ils échappent à leur contrôle, entraînant une perte de revenus et un accès limité aux données d’utilisation.
RCS : la nouvelle norme pour moderniser le SMS
Pour contrer cette tendance, les opérateurs ont développé le RCS (Rich Communication Service) en 2008. Ce standard vise à offrir des fonctionnalités similaires aux applications de messagerie instantanée, tout en passant par les réseaux mobiles traditionnels.
Après un échec commercial initial en France avec le projet Joyn (porté par Orange et SFR), Google, le GAFAM membre du FEM, s’est emparé de cette technologie via son initiative Google Jibe. L’objectif : démocratiser le RCS en tant qu’alternative moderne et robuste au SMS classique, et ainsi redonner aux opérateurs leur part dans ce marché.
Un héritage toujours présent
Si le SMS a perdu de son hégémonie face aux messageries instantanées, son rôle reste crucial, notamment pour des services spécifiques comme les notifications bancaires ou les alertes d’urgence. Sa simplicité et son accessibilité en font encore un outil privilégié, particulièrement dans les régions où l’accès à Internet est limité.