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Jacques Baud. Photo : Max Milo éditions.

Suisse : L’UDC vole au secours de Jacques Baud, ancien espion sanctionné par l’Union européenne

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L’Union démocratique du centre (UDC) connu pour ses positions conservatrices et souverainistes est montée au créneau pour défendre Jacques Baud, ancien colonel de l’armée suisse et ex-membre du Service de renseignement stratégique (SRC), sanctionné par l’Union européenne le 15 décembre 2025. Bruxelles reproche à l’ancien officier ses prises de position jugées pro-russes dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Jacques Baud figure désormais sur la liste européenne des personnes impliquées dans des « activités déstabilisatrices liées à la Russie ». Aux yeux des autorités européennes, il aurait agi comme un « porte-parole de la propagande pro-russe », relayant notamment des thèses qualifiées de complotistes, comme l’idée que l’Ukraine aurait provoqué elle-même l’invasion russe afin de rejoindre l’OTAN.

Ces sanctions entraînent un gel des avoirs, une interdiction de toute transaction avec des entités européennes ainsi qu’un bannissement du territoire de l’UE. Une mesure particulièrement contraignante pour Jacques Baud, domicilié à Bruxelles, où il résidait jusqu’ici.

L’UDC dénonce une atteinte à la liberté d’expression

Face à cette décision, deux élus UDC ont saisi le Conseil fédéral suisse par voie d’interpellation parlementaire.

Le conseiller national Jean-Luc Addor (Valais) fustige une « dérive autoritaire » de l’Union européenne, estimant que ces sanctions portent atteinte à la liberté d’expression. Il demande au gouvernement suisse s’il entend vérifier le bien-fondé des accusations et apporter une assistance consulaire à l’ancien officier.

De son côté, Franz Grüter, élu lucernois et membre de la Commission de politique de sécurité, insiste sur les implications de cette affaire pour la neutralité suisse, pilier de la politique étrangère helvétique. Selon lui, la sanction d’un ressortissant suisse pour ses opinions politiques pose un précédent inquiétant.

Jacques Baud contre-attaque

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Weltwoche autour du 18 décembre 2025, Jacques Baud rejette catégoriquement les accusations. Il affirme n’avoir jamais reçu le moindre financement du Kremlin et décrit les sanctions européennes comme « pires que la prison », en raison de leurs conséquences professionnelles et personnelles.

L’ancien colonel a annoncé son intention de contester la décision devant le Conseil de l’Union européenne et la Cour de justice de l’UE, par l’intermédiaire de ses avocats. Selon ses déclarations, il bénéficierait d’un soutien informel de la Suisse, notamment via l’ambassadrice helvétique à Bruxelles. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé se renseigner sur les voies de recours possibles.

Un dossier politiquement sensible

Cette affaire place la Suisse dans une position délicate, entre la défense de l’un de ses ressortissants, la préservation de sa neutralité et ses relations avec l’Union européenne. En soutenant Jacques Baud, l’UDC entend transformer ce dossier individuel en combat politique, dénonçant une Europe qu’elle juge de plus en plus intolérante à la dissidence.

Reste à savoir si le Conseil fédéral choisira une posture prudente ou s’il s’impliquera davantage dans un dossier susceptible de tendre encore un peu plus les relations entre Berne et Bruxelles.

Sources :

  • Article original Le Temps : « L’UDC vole au secours de Jacques Baud, ancien espion suisse sanctionné par l’Union européenne » (21 décembre 2025).
  • Les Observateurs : Couverture détaillée des interpellations UDC et sanctions UE (21 décembre 2025).
  • Radio Lac et LFM : Jacques Baud prévoit de contester les sanctions ; soutien UDC via Addor et Grüter (22 décembre 2025).

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