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Juan Branco. Image : Capture d'écran Sud Radio.

Juan Branco : une candidature présidentielle 2027 pensée comme une rupture systémique

En officialisant sa candidature à l’élection présidentielle de 2027, Juan Branco entend transformer une contestation intellectuelle et sociale en projet politique structuré. L’avocat franco-espagnol décrit une France au bord d’un « effondrement systémique » et propose une refonte radicale des institutions par les urnes, au nom de la souveraineté populaire et de la démocratie directe.

L’annonce a été formulée à la fin de l’année 2025, lors d’interventions sur Sud Radio le 19 décembre dernier puis dans un long entretien diffusé sur Thinkerview. Juan Branco y confirme son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, en dehors de tout parti traditionnel, avec l’ambition affichée de provoquer une rupture institutionnelle profonde. À ses yeux, la crise politique française ne relève plus d’un simple dysfonctionnement, mais d’un blocage structurel généralisé.

L’avocat, connu pour ses ouvrages virulents contre le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron et pour sa défense de Julian Assange aux côtés de WikiLeaks, développe un constat alarmant. Il décrit un État paralysé par une bureaucratie omniprésente, où la décision politique serait subordonnée à des normes techniques et administratives déconnectées des réalités sociales. La crise agricole sert de fil conducteur à son raisonnement : selon lui, l’impuissance gouvernementale illustrerait la perte de souveraineté décisionnelle, notamment du fait des engagements européens et de mécanismes réglementaires qui finissent par primer sur le bon sens et l’intérêt général.

Cette lecture s’inscrit dans une vision plus large d’un « effondrement systémique », nourri par une défiance démocratique croissante et par l’éloignement entre gouvernants et gouvernés. Juan Branco dénonce un pouvoir confisqué par ce qu’il qualifie d’oligarchie politico-administrative, capable d’imposer des décisions lourdes de conséquences, comme l’abattage de cheptels pour des motifs strictement réglementaires, sans réel débat démocratique ni arbitrage politique assumé.

Pour répondre à cette situation, il s’appuie sur un projet collaboratif baptisé « Aurores », parfois désigné comme « Ruches », qui aurait déjà mobilisé près de 25 000 contributeurs. Loin d’un programme figé, cet ensemble compte plus de 300 propositions élaborées de manière participative. Le cœur du dispositif repose sur l’instauration d’une démocratie directe inspirée du modèle de la Suisse, avec un recours systématisé aux référendums d’initiative citoyenne, des mandats impératifs et révocables, ainsi qu’un contrôle renforcé des élus par les citoyens tout au long de leur mandat.

La question de la souveraineté occupe une place centrale dans son discours. Juan Branco porte un regard très critique sur l’Union européenne, qu’il décrit comme une structure bureaucratique inefficace, ayant progressivement nié l’indépendance économique et politique des États membres. Il plaide pour une préparation sérieuse à une éventuelle sortie de l’euro et de l’Union, assortie de référendums permettant aux Français de se prononcer directement sur ces enjeux. Il fait explicitement référence au référendum de 2005, estimant que la volonté populaire exprimée à l’époque n’a pas été respectée.

Sur le terrain institutionnel et régalien, Juan Branco appelle également à une réforme profonde de la justice et à une reprise en main des médias par l’État, qu’il considère comme des leviers indispensables pour rééquilibrer le rapport de force entre citoyens et pouvoirs dominants. Cette réflexion se prolonge dans son travail artistique. En parallèle de sa campagne, il a réalisé un film consacré à Gilles de Rais, personnage historique controversé, à travers lequel il interroge les mécanismes de la rumeur, de la fabrication du coupable et les dérives possibles de l’appareil judiciaire lorsque la preuve cède le pas à la pression sociale.

L’avocat établit un lien direct entre ces thématiques et son propre parcours, marqué par des démêlés judiciaires et disciplinaires, ainsi que par ses révélations passées sur l’espionnage de la NSA en France. Il affirme que cette expérience de la vulnérabilité face à l’appareil d’État nourrit son engagement politique, conçu comme une tentative de protection des citoyens contre les abus de pouvoir.

Juan Branco décrit sa candidature non comme l’émergence d’un homme providentiel, mais comme l’expression d’une force collective. Il parle d’un « coup d’État légal », consistant à utiliser l’institution présidentielle pour renverser, de l’intérieur et par les urnes, un régime qu’il juge à bout de souffle.

Seule ombre au tableau, Juan Branco est le fils de Paulo Branco, réputé proche de Bernard Henri Lévy. Il a en effet produit le film Le Jour et la Nuit en 1997, écrit et réalisé par le philosophe membre du Forum économique mondial.

Sources :

Sud Radio – Thinkerview

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