Une enquête du Monde baptisée « StravaLeaks » révèle comment l’application de fitness Strava a involontairement exposé des informations sensibles concernant les déplacements d’Emmanuel Macron, Joe Biden et Vladimir Poutine, en raison de l’utilisation imprudente de l’application par leurs agents de sécurité.
Les agents chargés de la protection d’Emmanuel Macron ont été géolocalisés à plusieurs reprises via l’application Strava. L’utilisation de cette plateforme pour enregistrer et partager leurs séances de jogging a permis de dévoiler des détails sensibles tels que les lieux de séjour du président, les adresses personnelles des agents et même des photos privées. Cette situation pose un problème de sécurité évident, malgré les assurances de l’Élysée affirmant que chaque déplacement présidentiel reste strictement encadré par les autorités locales.
La sécurité de Biden également compromise
L’enquête du Monde montre que les agents du Secret Service américain, chargés de protéger Joe Biden et Donald Trump, ont eux aussi été exposés en raison de l’utilisation de Strava. Le cas des agents présents à Paris lors des JO 2024 pour sécuriser l’épouse du président américain, Jill Biden, est particulièrement révélateur. En partageant leurs activités sportives, ces agents ont accidentellement divulgué des informations sensibles, reproduisant des incidents similaires à ceux survenus sous les présidences de Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden.
La sécurité de Vladimir Poutine également en Jeu
Même le Kremlin n’a pas échappé aux révélations des « StravaLeaks ». Les gardes du corps de Vladimir Poutine, membres du Service fédéral de protection (FSO), ont partagé par erreur des informations géolocalisées via l’application, permettant de localiser des résidences controversées, dont un luxueux palais sur les rives de la mer Noire et une datcha en Carélie. Bien que Poutine ait toujours nié être le propriétaire de ces résidences, ces révélations ont accrédité les accusations des opposants tels qu’Alexeï Navalny et Mikhaïl Khodorkovski, ayant des conséquences politiques.
Des mesures renforcées, mais des risques persistants
Ces incidents de fuite de données ne sont pas nouveaux. En 2017, des soldats français déployés à Gao, au Mali, avaient été identifiés de manière similaire. Les autorités françaises et américaines ont depuis mis en place des mesures restrictives pour encadrer l’utilisation des applications de géolocalisation. Malgré ces précautions, les récentes révélations des StravaLeaks démontrent que la gestion des données numériques reste un défi de taille pour les services de sécurité des chefs d’État.