Lors du sixième vol d’essai de la mégafusée Starship, sous l’œil attentif du président élu Donald Trump, SpaceX a dû se résoudre à ne pas récupérer son premier étage avec des bras mécaniques, un défi qu’elle avait pourtant relevé avec succès le mois précédent, en raison de mauvaises conditions technologiques. L’événement, qui s’est déroulé ce mardi 19 novembre à la base Starbase au Texas, a toutefois permis de réaliser de nouvelles prouesses techniques avec une manoeuvre qui préfigure la récupération du second étage et le redémarrage des moteurs Raptors dans l’espace.
Le décollage de la fusée, programmée pour 16 heures locales (23 heures à Paris), a attiré Donald Trump, arborant sa célèbre casquette rouge « Make America Great Again ». Elon Musk, habillé tout de noir, s’est dit « honoré » par la présence du président élu.
Composée de deux parties, le premier étage Super Heavy (70 m) et le vaisseau Starship (50 m), la fusée vise à être entièrement réutilisable, un objectif stratégique pour réduire les coûts des lancements.
Lors du vol d’octobre, SpaceX avait réussi une manœuvre inédite en récupérant Super Heavy sur le pas de tir. Cependant, ce mardi, les conditions nécessaires pour tenter cette opération n’ont pas été réunies, comme l’avait annoncé l’entreprise d’Elon Musk avant le vol, contraignant Super Heavy à un amerrissage dans le Golfe du Mexique, où il s’est désintégré. De son côté, Starship a poursuivi son vol avant de terminer sa course dans l’océan Indien, avec une manoeuvre controlée, prélude à la récupération du vaisseau par « Mechazilla » les bras de la Starbase.
Elon Musk s’est réjouit sur X de l’« Atterrissage réussi du Starship dans l’océan ! ». « Nous allons effectuer un autre atterrissage du vaisseau dans l’océan. Si tout se passe bien, SpaceX tentera de rattraper le vaisseau avec la tour. »
Le redémarrage des moteurs Raptors dans l’espace
L’essai a également permis de collecter des données visuelles précieuses avec un amerissage en pleine journée. Il a surtout permis une autre prouesse technologique avec le redémarrage des moteurs Raptors dans l’espace.
L’administrateur de la NASA, Bill Neslon, a d’ailleurs félicité Space X pour son sixième essai.« Il est passionnant de voir le moteur Raptor redémarrer dans l’espace, une avancée majeure vers le vol orbital », a-t-il salué. « Le succès de Starship est le succès d’Artemis. Ensemble, nous ramènerons l’humanité sur la Lune et mettrons le cap sur Mars. »
Une vision ambitieuse pour l’espace
« Vers la Lune et au-delà ! », a acquiescé Elon Musk. SpaceX ambitionne d’utiliser Starship, la fusée la plus puissante jamais construite, pour des missions spatiales révolutionnaires, allant de la colonisation de Mars à l’exploration lunaire, en partenariat avec la NASA.
Sur X, Elon Musk souligne d’ailleurs aujourd’hui que « le Starship est de loin l’objet volant le plus puissant jamais créé », la puissance de ses moteurs Raptors équivalent à la puissance de 66 Boeing 747.
Ainsi, si SpaceX n’a pas pu réaliser le rattrapage spectaculaire de son lanceur SuperHeavy en raison de conditions météorologiques défavorables, l’entreprise d’Elon Musk a pu réaliser de nouvelles prouesses technologiques qui rapprochent un peu plus l’humanité de Mars.