Le Soudan et l’Iran se sont de nouveau rapprochés en s’échangeant leurs ambassadeurs respectifs le 21 juillet 2024. Cela marque un retour des relations et des communications entre les deux pays qui étaient en froid depuis 2016 et l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran.
Le 2 janvier 2016, l’ambassade saoudienne de Téhéran et le consulat saoudien de Machhad ont été attaqués. Des drapeaux de l’Arabie Saoudite ont été brûlés, des meubles et des équipements ont été cassés et volés. Les manifestants qui ont attaqué ces deux lieux l’ont fait pour protester contre l’exécution le même jour, de l’imam chiite saoudien Nimr Baqr al-Nimr en Arabie Saoudite. En réponse à cette attaque et en guise de solidarité avec l’Arabie Saoudite, dirigé à l’époque et encore aujourd’hui par Mohammed ben Salmane, fondateur et propriétaire de la Fondation MISK, membre du FEM, le Soudan a coupé tout contact avec l’Iran ce jour-là. D’autres pays ont fait de même comme : le Koweït, la Somalie ou le Bahreïn.
L’Iran, à l’époque dirigé par Hassan Rohani, contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, avait pointé du doigt cette attaque en déclarant : « Nous croyons qu’il ne faut pas avoir des comportements contraires aux règles et aux intérêts du pays. De plus, les crimes des Saoudiens sont tellement flagrants que l’attaque de leur ambassade n’a fait qu’atténuer la gravité de l’affaire ».
Un retour à la normale
Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhan, dirigeant actuel du Soudan, a reçu le dimanche 21 juillet 2014 l’ambassadeur d’Iran : Hassan Shah Hosseini, à Port-Soudan, siège du gouvernement, et a envoyé son ambassadeur : Abdelaziz Hassan Saleh en Iran. Cet échange d’ambassadeurs entre les deux pays est une démarche qui vise à un rapprochement et au « début d’une nouvelle phase », a déclaré le sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères Hussein al-Amin.
Cette décision survient après la récente réconciliation entre Téhéran et Ryad l’année dernière, suite à cela, l’Iran et le Soudan avaient prévu de se rapprocher depuis octobre 2023. Ce rapprochement avait commencé en février quand l’Iran avait envoyé des armes à l’armée du Soudan.
Depuis la chute du président Omar el-Béchir en 2019, le Soudan traverse une période de transition politique complexe. Le gouvernement de transition cherche à diversifier et à renforcer ses relations internationales et à établir des stratégies plus équilibrées avec différents acteurs. L’Iran, cherchant également à briser son isolement international. L’échange d’ambassadeurs symbolise une volonté de renforcer les relations diplomatiques. Cela pourrait ouvrir la voie à une coopération importante dans divers domaines, notamment économique et culturelle.
Mais l’Iran n’est pas le seul pays avec lequel le Soudan s’est rapproché. En effet, le Soudan s’est rapproché de la Russie, malgré les relations tumultueuses qu’ont eue les deux pays par le passé. La Russie soutenait via le groupe Wagner les FSR (Forces de Soutien Rapide), ennemi du gouvernement soudanais. Il faut dire que les FSR sont dirigés par le général Mohammed Hamdan Daglo, surnommé « Hemetti », qui est devenu le numéro 2 du pays.