La justice groenlandaise a décidé de prolonger de 28 jours la détention de Paul Watson, le célèbre défenseur des baleines et fondateur de l’organisation écologiste Sea Shepherd. Watson reste en attente d’une décision du gouvernement danois concernant une demande d’extradition émise par le Japon, du premier ministre et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Fumio Kishida. Cette affaire remonte à une campagne menée en 2010 contre la chasse aux baleines dans l’océan Antarctique.
Paul Watson, figure emblématique de la lutte contre la chasse aux baleines, a été arrêté le 21 juillet dernier à Nuuk, la capitale du Groenland, alors qu’il naviguait avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un navire-usine baleinier japonais. Le Japon, qui réclame son extradition, a relancé une demande initialement émise en 2012 par l’intermédiaire d’une notice rouge d’Interpol.
Le gouvernement japonais accuse Watson d’avoir causé des dommages matériels et des blessures lors de deux incidents en 2010, dans le cadre d’une campagne de Sea Shepherd visant à perturber les opérations des baleiniers japonais dans l’océan Antarctique. Selon une déclaration d’Interpol en 2012, le Japon souhaite poursuivre Watson pour « intrusion dans le navire, dommages aux biens, obstruction forcée aux affaires et blessures ».
Un dossier à dimension politique ?
Depuis son arrestation, Paul Watson a été présenté devant un juge qui a décidé de son maintien en détention jusqu’à ce qu’une décision soit prise concernant son éventuelle extradition vers le Japon. Cette affaire, qui mêle activisme environnemental et tensions internationales, suscite une attention particulière, notamment en raison des méthodes controversées de Watson, souvent qualifiées de musclées dans le milieu écologiste.
Une pétition en faveur de sa libération a recueilli plus de 100 000 signatures, tandis que la France a officiellement demandé au Danemark de de ne pas procéder à son extradition, ajoutant ainsi une dimension diplomatique au dossier. Le Groenland est en effet un pays constitutif du royaume de Danemark, dont la Première ministre est la contributrice du FEM, Mette Frederiksen.
Détermination inébranlable de Watson
Depuis sa cellule de la prison de Nuuk, un établissement moderne accroché aux flancs rocheux de la capitale groenlandaise, Paul Watson continue d’afficher une détermination sans faille. « S’ils pensent que cela va freiner notre opposition, ils se trompent. J’ai simplement changé de navire, et mon navire actuel, c’est ‘Prison Nuuk’ », a-t-il déclaré à la fin du mois d’août. Watson affirme que le Japon cherche à « l’utiliser comme exemple » pour décourager d’autres militants écologistes.
La situation de Paul Watson reste incertaine alors que le monde attend de voir si le gouvernement danois accédera à la demande d’extradition du Japon ou s’il choisira de protéger le militant controversé.