Lors du Sommet de la Communauté politique européenne qui s’est tenu aujourd’hui, le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a exposé sa vision d’une « grande Europe », souveraine et unie, capable de répondre aux défis géopolitiques, économiques et sécuritaires du 21e siècle. Soulignant l’importance d’une Europe géographique et politique, il a insisté sur la nécessité de créer une cohésion au-delà de l’Union européenne, intégrant des partenaires proches pour renforcer la sécurité et l’autonomie européenne, suite à l’élection de Trump aux Etats-Unis.
Selon Macron, la question qui se pose après l’élection de Trump, « c’est sommes-nous prêts à défendre l’interêts des Européens ? »
Macron a rappelé que l’Europe doit assumer sa « stratégie géopolitique » à un moment où le continent est confronté à des conflits, notamment la guerre en Ukraine et les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En appelant à un accord de paix dans le Caucase et à une solidarité avec l’Ukraine, Macron a souligné l’importance de faire face aux ambitions impériales et de préserver la paix en Europe. Il a également évoqué la nécessité de bâtir une défense européenne solide, complémentaire à l’OTAN, mais suffisamment autonome pour garantir la sécurité du continent.
Réduire la dépendance économique et technologique
Face aux pressions économiques et à la rivalité technologique avec les États-Unis et la Chine, le président français a appelé à une Europe plus compétitive et indépendante. Il a plaidé pour une intégration énergétique renforcée, reliant les pays européens par un grand marché de l’électricité pour réduire les coûts et accroître l’autonomie. Macron a également mis en avant l’importance d’un marché intérieur fort et d’un soutien accru à l’innovation, notamment dans les domaines des technologies propres et de l’intelligence artificielle.
Défendre les valeurs démocratiques européennes
Macron a exprimé son inquiétude quant aux attaques contre la démocratie en Europe, citant les exemples de la Géorgie et de la Moldavie. Il a exhorté les dirigeants européens à renforcer la protection des systèmes démocratiques contre les cyberattaques et la manipulation de l’information. Pour lui, une Europe unie doit non seulement se défendre militairement, mais aussi protéger ses valeurs fondamentales, y compris la liberté d’expression et l’intégrité des processus électoraux. Selon le président Français, l’Europe doit « assumer un agenda de protection » de ses démocraties, afin de mettre en place une sorte de « forge de l’opinion publique », afin que ses citoyens « forment leurs opinions pour pouvoir ensuite voter librement ». « Parce que si nous devenons le théâtre de propagande extérieure parce que nous sommes naïfs et que nous considèrons que la démocratie c’est juste offrir des infrastructures, mais pas s’occuper de la régulation du contenu, les démocraties libérales seront balayées. »
Un appel martial
Dans son discours, Emmanuel Macron a appelé les dirigeants européens à prendre conscience de leur force collective y compris sur le plan militaire. » Au fond, pour moi, c’est simple, le monde est fait d’herbivores et de carnivores. Si on décide de rester des herbivores, les carnivores gagneront. Et nous serons un marché pour eux. Je pense qu’au moins, ce serait pas mal de choisir d’être des omnivores. Je ne veux pas être agressif, je veux juste qu’on sache se défendre sur chacun de ces sujets. Mais je n’ai pas envie de laisser l’Europe comme un formidable théâtre habité par des herbivores que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer », a déclaré le chef de l’Etat, dans une déclaration qui n’est pas sans rappeler « les bisounours perdus dans Jurrassic Park », autre allégorie employée pour qualifié les européens, par Hubert Védrine, autre personnalité proche du Forum économique mondial.
Avec plus de 700 millions d’habitants dans la Communauté politique européenne, Macron estime que l’Europe peut être une puissance géopolitique mondiale si elle choisit d’agir de manière autonome. Pour Macron, l’Europe ne doit pas être un « marché d’ajustement » pour les autres puissances, mais un acteur géopolitique et économique majeur, capable de défendre ses intérêts et son modèle démocratique.
