Réuni ce samedi à Bagdad, le sommet arabe a exprimé une position commune d’urgence face à l’aggravation dramatique de la situation dans la bande de Gaza. Face à une offensive israélienne meurtrière qui dure depuis octobre 2023, les représentants de plusieurs nations ont appelé à intensifier la pression internationale pour faire cesser les hostilités et ouvrir enfin un corridor humanitaire.
Dans un communiqué de clôture sans ambiguïté, les membres de la Ligue arabe ont exhorté la communauté internationale, en particulier les puissances influentes, à assumer leurs responsabilités morales et juridiques pour « stopper l’effusion de sang » et garantir l’acheminement de l’aide humanitaire.
Un plan de reconstruction à 53 milliards de dollars relancé
Le sommet a réaffirmé son soutien à l’initiative de reconstruction de Gaza, déjà présentée lors du sommet de la Ligue arabe au Caire en mars dernier. Ce plan ambitieux prévoit un fonds de 53 milliards de dollars sur cinq ans, destiné à rebâtir les infrastructures du territoire palestinien, à relancer son économie et à répondre à l’urgence sociale.
L’appel lancé s’adresse aussi aux institutions financières internationales et régionales, invitées à mobiliser rapidement les fonds nécessaires.
Soutiens diplomatiques et tensions régionales
L’ouverture du sommet a été marquée par des interventions fortes. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a plaidé pour une résolution à l’ONU visant à obliger Israël à respecter le droit international. Il a aussi annoncé que l’Espagne défendra un texte exigeant la fin du blocus humanitaire de Gaza, qualifiant la situation sur place de « plus qu’atroce et inhumaine ».
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, de son côté, a directement interpellé Donald Trump, l’exhortant à faire pression pour un cessez-le-feu.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé le « siège et la famine » imposés par Israël, affirmant que cela « ridiculise le droit international », et appelant à la libération immédiate des otages.
Une mobilisation partielle mais symboliquement forte
Malgré la présence notable de dirigeants comme l’émir du Qatar, le président égyptien, Mahmoud Abbas ou encore les chefs d’État de Somalie et de Mauritanie, les absences de poids – notamment celles des dirigeants saoudien et émirati – ont été remarquées.
Le sommet s’est toutefois conclu sur des engagements concrets : l’Irak a promis 20 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza, et une somme équivalente pour le Liban, également touché par les retombées du conflit avec Israël à l’automne.
Le cas syrien en filigrane
L’absence du nouveau président syrien Ahmad al-Chareh, islamiste arrivé au pouvoir en décembre 2024 et détenu pendant plusieurs années en Irak pour son appartenance à Al-Qaïda, souligne les divisions persistantes. Chareh a rencontré Donald Trump mercredi à Ryad. Cette rencontre intervient après l’annonce de la levée des sanctions américaine contre Damas, une décision qui a d’ailleurs été saluée par les leaders arabes à Bagdad.