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Nayib Bukele. Photo : @AndréX

Salvadore : Nayib Bukélé et son modèle efficace mais controversé de lutte contre la criminalité

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Le président du Salvador, Nayib Bukele, proche du Forum économique mondial, s’est imposé sur la scène internationale en transformant son pays, autrefois ravagé par la violence, en l’une des nations les plus sûres d’Amérique centrale. Son approche radicale pour lutter contre la criminalité a suscité à la fois admiration et critiques, notamment pour ses méthodes jugées autoritaires.

Les difficultés du Salvador ont débuté dans les années 80, lorsque la guerre civile, qui a duré 12 ans, a forcé de nombreuses personnes à s’exiler en Californie. C’est là qu’ils ont formé des gangs criminels, d’abord Barrio 18, puis MS-13. Ces gangs ont finalement été expulsés vers le Salvador, où ils ont rapidement instauré un climat de terreur.

Les gangs ont élargi leurs rangs en recrutant de force des jeunes. Ils prenaient le contrôle de vastes zones, imposant à tous – des vendeurs ambulants aux grandes entreprises – de payer un « loyer » ou des frais d’extorsion. Agissant en toute impunité, ils ont provoqué une flambée du taux d’homicides au Salvador.

En 2015, le Salvador avait le taux d’homicide le plus élevé du continent américain. Aujourd’hui, il est le deuxième plus bas derrière le Canada du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Justin Trudeau.

En 2019, Nayib Bukele, alors âgé de 37 ans, est devenu président. Il a réclamé un nouveau financement pour renforcer la sécurité, qu’il a utilisé pour procéder à l’arrestation de criminels. Contrairement à ses prédécesseurs, il a mobilisé l’armée et a clairement affirmé que la criminalité ne serait plus tolérée.
Pour certains, le modèle de Nayib Bukele, est l’exemple même que la criminalité peut être combattue et, dans une large mesure, éradiquée. Le taux d’homicides est passé de 36 à 2,4 pour 100 000 habitants entre 2019 et 2023 dans le pays.

Sa méthode repose toutefois sur une répression forte. En mars 2022, près de 90 personnes ont été assassinées, lors d’un week-end, dans ce que le chef de l’Etat nomme la guerre contre les gangs ou contre le terrorisme. En réponse, Nayib Bukele a instauré un « état d’exception » de 30 jours, restreignant la liberté de réunion et permettant des arrestations sans mandat. Cette année-là, les homicides au Salvador ont diminué de 50 % L’année suivante, ils ont chuté de plus de 70 %.

Au début de l’année 2024, 75 000 personnes présumées détenir des liens avec les gangs armés ont été mises en état d’arrestation. Durant son mandat, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées chaque jour et le président a dû construire un nouveau centre de détention pour héberger tous les criminels.

Avec un taux d’approbation de 90 %, Bukele bénéficie du soutien populaire pour ses actions. Les rues du Salvador sont désormais plus sûres, et le pays, autrefois dominé par les gangs, connaît une prospérité grandissante.

Les groupes de défense des droits de l’homme et ses opposant l’ont toutefois accusé d’arrêter des innocents et de traiter durement les détenus, mais Bukele n’en a que faire. « Le prix à payer pour être traité d’autoritaire est trop faible pour me déranger », estime-t-il.

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