En 2026, la bataille pour la Mairie de Saint-Étienne reprendra, et l’empreinte laissée par Alexandre de Fraissinette sur cette ville reste indélébile, malgré la tragédie actuelle.
Alexandre de Fraissinette, journaliste à la Tribune Républicaine de 1927 à 1937, a ensuite rejoint le barreau de Saint-Étienne en tant qu’avocat. Il est notamment connu pour sa défense du parti communiste et de la GGTU.
Né le 28 février 1902 à Palladuc, dans le Puy De Dôme, il venait d’une famille de la noblesse auvergnate, les Brugerolles, qui avaient ajouté le nom de la seigneurie de Fraissinette à leur patronyme. Son nom complet était Louis Alexandre Brugerolle de Fraissinette.
Pendant l’occupation, il a joué un rôle actif dans la défense des résistants arrêtés, notamment lors du jugement des « terroristes de Saint-Étienne et de Lyon ». Son courage lui a valu d’être arrêté le 19 décembre 1943 à Saint-Étienne, puis déporté à Buchenwald en janvier 1944, à Mauthausen en février, puis à Güsen en avril. Il est rentré en France le 19 mai 1945, après dix-sept mois de détention.
Maire de Saint-Étienne pendant 17 ans, il a été l’architecte de la spectaculaire transformation de la ville dans les années 1950 et 1960. Membre du RPF dès sa création, il a remporté la mairie de Saint-Étienne sous cette étiquette en octobre 1947, poste qu’il a occupé jusqu’à sa disparition en 1964. Il a également été élu sénateur de la Loire de 1948 à 1955.
Sur le plan politique, il a rompu avec le RPF lors des élections législatives de juin 1951. En avril 1955, il a été élu au Conseil général de la Loire, représentant le canton de Saint-Étienne Nord-Ouest.
Pendant son mandat de maire, de nombreux quartiers tels que la Métare, la Marandinière et Beaulieu ont connu un développement significatif. De nombreuses écoles, collèges et lycées ont été construits, et il a contribué à l’implantation de l’enseignement supérieur. La ville a également acquis 26 hectares de terrain qui ont depuis abrité l’Université. Il est également à l’origine de l’amélioration de la distribution d’eau, notamment avec la construction de la station de traitement de Solaure.
Enfin, une anecdote intéressante pour les passionnés de l’ASSE : lorsque le club était au bord de la faillite en mai 1950, avec un déficit de 14 millions de francs, Alexandre de Fraissinette a tenté de convaincre le conseil municipal d’accorder une subvention au club, mais en vain. Cependant, l’intervention de la ville de Lyon, qui envisageait de récupérer l’effectif stéphanois pour créer sa propre équipe professionnelle, a finalement aidé l’ASSE à éviter la faillite.
Alexandre de Fraissinette est décédé le 10 décembre 1964 à Saint-Étienne, et de nombreuses personnes de cette époque témoignent encore de son grand leadership en tant que maire.
Avec Radiogaga42