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Sébastien Delogu. Photo : @AN2303

Marseille : Sébastien Delogu dénonce une manœuvre politique, la justice évoque la diffusion de documents privés volés

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Perquisitionné le 15 mai, puis auditionné pendant près de trois heures par la police, le député LFI Sébastien Delogu affirme être visé pour son engagement parlementaire. Mais le parquet de Marseille, dans un communiqué acide, dément tout lien avec son signalement sur Laser Propreté, évoquant plutôt la diffusion publique de documents personnels volés.

Le ton monte entre Sébastien Delogu et la justice. Le député LFI des Bouches-du-Rhône, proche de Jean-Luc Mélenchon, a été perquisitionné à son domicile et dans sa permanence parlementaire à Marseille, puis auditionné le lendemain pendant plusieurs heures. Il dénonce une tentative d’intimidation politique visant à faire taire un parlementaire engagé, en particulier sur les conditions de propreté du métro et de la gare Saint-Charles.

Mais selon le communiqué très ferme du procureur de Marseille publié le 16 mai, cette opération judiciaire n’a aucun lien avec le signalement déposé le 5 septembre 2024 par Delogu sur la société Laser Propreté, dans le cadre de l’article 40 du Code de procédure pénale.

Un signalement… mais une autre affaire en cause

Le signalement de l’élu portait sur des soupçons d’abus de biens sociaux et de faillite frauduleuse au sein de l’entreprise Laser Propreté, à l’époque au cœur d’un conflit social avec la CGT. Mais les perquisitions du 15 mai et l’audition du 16 mai visent une autre procédureouverte en octobre 2024, après une plainte du patron de l’entreprise, Isidore Aragones.

L’enquête en cours porte sur des faits de vol, recel, atteinte à la vie privée et violation du secret des correspondances, après la diffusion, par Delogu, de documents privés sur Instagram.

Instagram et documents dérobés : la chronologie

L’affaire prend racine dans une séquence tendue à l’automne 2024. À la suite de l’intrusion de militants CGT dans les locaux de l’entreprise Laser Propreté, une pochette contenant des documents personnels appartenant à Isidore Aragones, ancien président du Crif Marseille et dirigeant éphémère de la société, aurait été dérobée. Quelques jours plus tard, ces éléments — incluant des informations sensibles sur ses liens supposés avec l’État d’Israël, ses projets financiers ou encore ses déplacements à l’étranger — ont été publiés sur le compte Instagram du député Sébastien Delogu, suivi par plus de 95 000 abonnés. L’avocat à la retraite dénonce une mise en danger réelle : « C’est ma vie qu’il a exposée », a-t-il confié à l’AFP. De son côté, le parquet de Marseille affirme que la perquisition menée au domicile de l’élu visait exclusivement à retrouver ces documents volés et à identifier les responsables de leur soustraction.

Delogu : « Je fais mon devoir de parlementaire »

Interrogé par ICI Provence, le député marseillais s’est dit profondément choqué : « C’est la première fois que je suis réveillé à 6 h du matin par les forces de l’ordre. »

Il maintient son action en tant que parlementaire et dénonce une atteinte aux lanceurs d’alerte : « Normalement, ils sont protégés par la loi. Aujourd’hui, on perquisitionne un élu qui a voulu faire son travail. »

Son avocat, Me Yones Taguelmint, assure que « l’audition s’est déroulée sereinement », tout en appelant la justice à « faire avancer l’enquête principale », c’est-à-dire celle ouverte en septembre 2024 suite au signalement de l’élu.

Marseille en Grand : « Une supercherie »

Au-delà du volet judiciaire, Sébastien Delogu affirme que son engagement politique gêne. Il critique sévèrement le plan « Marseille en grand », lancé par Emmanuel Macron en 2021 : « Demandez aux Marseillais ce qui a changé depuis, ils vous diront tous : rien. »

Il dénonce le manque de concertation locale, l’inefficacité du plan, et fustige Martine Vassal pour l’échec des transports publics. « Le tarif est un frein, les conditions sont inacceptables. »

Sources : France Bleu, Blast, L’Opinion.

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